Haïti/UEH/Justice : étudiants, professeur et membres du personnel de la FASCH toujours gardés à vue
Les étudiants, professeur et membres du personnel de la Faculté des Sciences Humaines, arrêtés le 18 novembre dernier à la suite d’une manifestation pour exiger ‘’la désoccupation du pays des troupes étrangères’’, n’ont pas pu être entendus, jeudi, par le parquet de Port-au-Prince. Ils devraient être auditionnés ce vendredi 20 novembre 2009.
L’un des avocats des étudiants, Me André Michel, a déploré l’attitude du commissaire du gouvernement qui a refusé catégoriquement d’auditionner ces derniers.
Pour Me André Michel, le parquet de Port-au-Prince a toujours fait montre d’une attitude revancharde par rapport aux étudiants des Sciences Humains, toute en qualifiant de ‘’fantaisiste’’ l’arrestation de ces derniers.
« Nous vivons le moment de l’indécence. C’est vraiment écœurant ce qui s’est passé puisque même le coordonnateur de la faculté, Hansy Pierre, doyen de l’institution, n’a pas été épargné. Arrêté en compagnie des étudiants et un professeur de l’institution, M. Pierre avait été libéré le même jour dans la soirée.
Me André Michel dénonce la manière dans laquelle l’arrestation avait été effectuée mais se dit confiant que le mot du droit sera triomphé dans cette affaire.
Les chefs d’accusations retenus contre les étudiants sont l’incendie de véhicules et des casques dans certains artères de la capitale notamment à l’Avenue Christophe au se situe la FASCH, le 18 novembre dernier.
L’homme de loi dit reconnaitre toutefois la responsabilité de la police de rechercher les infractions et traduire les présumés auteurs de ces infractions par devant la justice. « Mais ceci doit se faire dans le cadre de la loi », a déclaré Me André Michel, rappelant que la liberté individuelle est garantie.
« Le principe est que la liberté c’est la règle et l’emprisonnement l’exception. On ne peut priver quelqu’un de sa liberté individuelle sans l’avoir surpris en flagrant délit car la loi dit bien ce qu’il faut faire », a soutenu Me André Michel.
Mercredi dernier les forces de l’ordre avait procédé à l’arrestation de 16 étudiants, professeurs et membre du personnel de la Faculté des Sciences Humains, suite à une manifestation estudiantine pour exiger, à l’occasion du 206e anniversaire de la Bataille de Vertières, la désoccupation du pays de la Force étrangère (Minustah) et aussi réclamer l’autonomie de l’université d’Etat d’Haïti. Depuis, ils sont gardés à vue au commissariat de Port-au-Prince. La majorité des étudiants arrêtés sont en année préparatoire.
Le coordonateur de la Faculté des Sciences Humaines, Hansy Pierre, a exigé jeudi la libération des 15 autres personnes gardées à vue, déclarant qu’il s’agit d’une séquestration.