Le président de la République de Saint-Domingue Leonel Fernandez, en visite à Paris mercredi, appelle par ailleurs à «remettre Haïti à l’ordre du jour de la France, des États-Unis et du Canada».
LE FIGARO. Quels sont les objectifs de votre visite à Paris ?
Leonel FERNANDEZ. En 1998, lors d’une première visite, j’avais «révolutionné» les relations entre nos deux pays en lançant un mouvement d’investissements français, qui a concerné France Télécom, Carrefour, Alstom et, dans le secteur touristique, Accord et le Club Méditerranée. Je veux, cette fois, renforcer ces liens et susciter de nouveaux investissements, avec notamment une participation française à la construction de la seconde ligne du métro de Saint-Domingue et dans le chemin de fer qui relie Saint-Domingue à Santiago.
Un accord a été conclu pour le transfert en France de deux Françaises emprisonnées à Saint-Domingue pour trafic de drogue. Cette affaire peut-elle être réglée rapidement ?
Oui, nous avons donné notre accord politique. La procédure judiciaire est en cours, mais nous agissons en pleine coopération avec la France.
Que proposez-vous pour combattre le trafic de drogue ?
La République dominicaine est située à un endroit stratégique entre les zones de production au sud et les zones de consommation au nord. Un marché s’est créé, avec tous les délits que cela entraîne. Sur le plan interne, nous renforçons la prévention et la répression. Nous avons acquis des avions brésiliens pour le contrôle de notre espace aérien. Sur le plan international, nous coopérons avec la Colombie, le Venezuela, Haïti et les États-Unis. Nous voulons coopérer avec l’Europe. La France peut nous aider et nous fournir des équipements et des moyens pour renforcer la prévention.
Allez-vous évoquer à Paris la situation en Haïti ?
Oui. Haïti intéresse la France et nous affecte dans de multiples domaines : les migrations, la sécurité frontalière, le trafic de stupéfiants, l’environnement, avec la déforestation… La communauté internationale doit être plus active pour susciter des investissements et développer les infrastructures pour sortir Haïti de la pauvreté extrême. Haïti ne peut pas le faire. Nous ne pouvons pas être les seuls à y contribuer. Il faut remettre Haïti à l’ordre du jour de la France, des États-Unis et du Canada.