Paul Eronce Villard tend la main à la PNH pour mener une vraie lutte contre la détention préventive prolongée
Le chef du Parquet de Port-au-Prince entend rencontrer tous les responsables de commissariat de sa juridiction autour de la problématique de la « Détention préventive prolongé ». De ce fait, Paul Eronce Villard écrit au Chef de la Police pour lui demander de bien vouloir accorder une dispense spéciale à tous les responsables des commissariats de sa juridiction, pour permettre leur participation à une importante réunion sur la question de la détention préventive prolongée, qui se tiendra le vendredi 11 janvier au Parquet.
Dans cette correspondance, le chef de la poursuite a laissé comprendre que 80% de la population carcérale du pays est en attente d’une décision judiciaire. « La détention préventive prolongée est une nécrose qui gangrène à tous les points de vue, l’appareil judiciaire haïtien », a écrit Me Villard.
Paul Eronce Villard comprend que ce problème n’est pas le fruit de l’inaction et du non-traitement des dossiers par certains magistrats et parquetiers dans les délais impartis, mais cela dépend parfois des arrestations rocambolesques orchestrées par la police, notamment, “les arrimages” où les gens sont arrêtés sans se soucier de leur implication véritable dans les faits reprochés », nous citons la correspondance.
Afin de mener une
vraie lutte contre la détention préventive prolongée, le commissaire du
Gouvernement de Port-au-Prince entend insister sur les mesures suivantes :
« 1 – Le respect des Droits et de la Dignité de la
personne humaine lors des arrestations ;
2 – Le renforcement du système de renseignement de la police aux fins de
procéder à l’arrestation des vrais coupables ;
3 – L’inscription obligatoires des mains courantes des commissariats de toutes
les personnes appréhendées ;
4 – Le refus de recevoir en garde à vue les personnes déjà déférées au Parquet
ou aux juridictions de Paix, nonobstant les cas exceptionnels ;
5 – Le déferrement au Parquet des personnes gardées à vue dès 11h30 a.m. tous
les jours, pour faciliter leur audition conformément à la procédure de
comparution immédiate, tracée par la loi du 6 mai 1927 ;
6 – Le respect du délai de la garde à vue suivant les prescrits de la
Constitution ;
7 – La rédaction succincte de procès-verbaux facilitant le déferrement rapide
des dossiers aux organes compétents ;
8 – La rédaction régulière des rapports dur l’ordre, la situation sécuritaire
et le déferrement au Parquet des délinquants ayant rapport avec la grande
criminalité dans la juridiction. »