Haïti débat/ la crise socio-politique : Le comportement de pays lock nous a rendus encore plus vulnérable
Si nous étions très vulnérables avant les 10 jours de blocage que vient de subir le pays, du 7 au 16 février dernier, nous le sommes encore plus après. Ces 10 jours d’obstruction des activités nationales ont eu des conséquences très graves sur la vie de la nation sur le plan humanitaire, social, économique, environnemental et touristique. Selon des analystes, si nous continuions avec cette pratique de pays lock, cela entrainerait une hécatombe au sein de la population.
Depuis les évènements de suspension des activités, les problèmes de l’eau et de la faim, liés à la question de sécheresse que fait face le pays, s’aggravent. Une crise humanitaire est signalée, déjà dans des régions comme Cornillon Grand Bois et Petite Desdunes.
L’environnement du pays, particulièrement de la Capitale, était déjà dégradé avec des monticules de détritus partout à travers les rues. Avec les évènements de blocage du pays, de casses des vitres des voitures, de pillage des entreprises et de brulage de caoutchoucs sur la chaussée, nous nous affaiblissons encore plus. Cette situation engendre le chômage, réduit notre pouvoir d’achat pendant que le coût de la vie ne cesse de grimper.
Au lendemain de ces dix jours de récession, on parlait de la sortie d’Haïti sur la carte touristique mondiale bien que le premier ministre l’a infirmé au début de cette semaine. On ne peut pas solutionner son problème en aggravant sa situation. Nous agissons contre nos intérêts. Nos intérêts ce ne sont pas la destruction du pays, mais bien sa construction. Nos intérêts, c’est de forcer les autorités à satisfaire nos besoins, à faire respecter nos droits. Toutefois, nous reconnaissons la légitimité des revendications. La population a le droit de se manifester, de se mobiliser pour trouver des solutions à ses problèmes. Elle doit le faire dans le sens de ses intérêts, mais pas à son détriment.
L’équipe, Haïti/débat, de la Radio Scoop dénonce du vagabondage dans les mobilisations. « Il est juste de se manifester pour aplanir les problèmes sociaux. Mais quand une frange de la population décide de bloquer les rues, d’empêcher aux ambulances de transporter les malades à hôpital, de verser de l’huile sur la chaussée pour provoquer des accidents, de conduire le peuple dans la famine, c’est plus que du vagabondage, c’est un crime », déplore Gary Pierre Paul Charles, lors de l’émission du mardi 12 mars 2019, avant de rapporter qu’au cours de cette période de mobilisation, une femme enceinte est mort parce qu’on a empêché à une ambulance de franchir un barrage. « Je ne dis pas que Moise jean Charles, André Michel, les membres de l’opposition sont des vagabonds. Mais, quand leurs partisans rançonnent les gens qui passent pour rentrer chez eux, c’est plus que du vagabondage », a indiqué le directeur qui condamne sévèrement ces actes.
« Je ne crois pas qu’il y en a qui pense quand nous parlons de vagabondage, nous supportons le pouvoir en place. Le pouvoir, pour moi n’existe même pas. Il n’a rien fait pour améliorer la condition de vie de la population », a expliqué présimon Jean.
De son côté, Campane Joseph critique la justification de certains des actes de vandalisme perpétrés lors des manifestations. « Je constate un grand déficit intellectuel chez beaucoup de gens. Même au niveau universitaire, ils sont légions, ceux qui estiment logique de vandaliser, de détruire à cause de la situation de misère du pays », a-t-il fait savoir.
Val Euné, pour sa part, invite les citoyens à apprendre à protéger les biens publics et privés. Il a exprimé son regret de notre incorporation de la culture de la violence. Selon lui, très souvent les mobilisations ne se fondent pas sur les problèmes sociaux, mais de préférence se réalisent comme un moyen de lutte pour acquérir le pouvoir.
Mozard Lombard,
Communicateur social, Journaliste,
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