Haïti débat/Reportage à Cornillon Grand Bois : La population a plus que tout besoin pour vivre
Délaissée par les autorités, la population de Cornillon Grand Bois est dépourvue de tout. Frappée par la sécheresse, la communauté vivote dans des conditions faméliques. À moins de 90 minutes en voiture de Port-au-Prince, la ville est difficile d’accès.
Au courant de la situation de sécheresse qui occasionne la pénurie de l’eau dans la zone, la direction de la Radio Télé Scoop a diligenté une équipe de reportage, sous la direction de son reporteur Vladimir Désir. À en croire les journalistes, la population est acculée. Les autorités, à savoir les maires, le député, les asecs et casecs, siegées à Port-au-Prince, ne s’en occupent point. Esseulée, la communauté se retrouve dans une situation inextricablement compliquée.
Les habitants de Cornillon Grand Bois font face à la pire sécheresse de leur existence depuis ces 40 dernières années. À cette aridité s’ajoute le phénomène du déboisement de la zone dû à la pauvreté. Asséchée, la terre ne produit pas. Privé de l’eau, la population ne peut pas satisfaire ses besoins personnels. Les montagnes sont déboisées.
Comme c’est le cas de presque tous les haïtiens, les habitants de Cornillon Grand Bois n’ont pas accès au loisir, à l’éducation, à la nourriture, au logement. Au regard de cette situation, on peut se demander s’il y a des autorités dans la communauté. On peut se demander aussi si les candidats, qui fréquentent la zone en période électorale, sont conscients de l’indigence de la population.
La ville de Cornillon ne correspond en rien à ce que l’on peut appeler Ville. Construite de manière anarchique, la cité n’a pas d’électricité ni de route. Le peu d’écoles qu’elle comprend est mal empointe. Il n’y a pas de place publique ni de l’hôpital. Les maisons sont pires que les endroits où l’on peut abriter les animaux. La route qui emmène à la ville est cahoteuse. Pour s’y rendre, il faut se préparer à endurer le poids de la fatigue qu’il entraine.
Souvent nous pensons que nous vivons dans un pays. Il suffit de visiter les endroits reculés pour en avoir une meilleure idée. Le pays se ruine à petit feu. À regarder, la population, on a l’impression que les gens sont stressés.
Les problèmes fondamentaux ne sont jamais adressés en dépit des fonds communaux et départementaux mis à la disposition des députés et des sénateurs dans le budget national.
Conscient de la misère dans la quelle vit la communauté, le directeur général de la Dinepa, Guito Édouard, a exprimé son engagement envers la population.
Le problème de l’eau à Cornillon, nous dit monsieur Édouard, ne date pas d’aujourd’hui. Mais, il devient de plus en plus grave. La Dinepa assure la distribution de l’eau à la population depuis quelques temps par camionnage en dépit de ses faibles moyens pour réaliser ces genres d’activités. Les programmes réalisés par l’institution sont financés par l’Unicef et Food For The Poor. Au niveau de la région de Boucan Bois Pin, la Dinepa est en train d’effectuer un forage. « Les conditions montrent que nous trouverons de l’eau. Nous espérons trouver entre 3.5 jusqu’à 10 l/s », a indiqué le spécialiste en marché financier, qui sollicite l’accompagnement de l’État.
Toutefois, le directeur de la Dinepa, participant à l’émission Haïti/débat du mercredi 20 mars 2019, reconnait les efforts consentis par le ministère des travaux publics qui a mis ses matériaux au service de la zone en vue d’assister la population.
Souvent, nous faisons de la politique politicienne. Les problèmes de fond, comme la circulation, les fils et les pilonnes électriques, ne sont jamais adressés. Les travaux de prévention ne sont jamais faits. Chaque jour on enregistre des accidents de voiture et de moto. Il nous faut un pays qui fonctionne différemment.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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