Haïti débat/ L’avenir du pays : Notre irresponsabilité nous plonge dans l’incertitude la plus totale
Les imbroglios politiques que connait le pays depuis quelques temps nous conduit dans une situation d’incertitude totale. Notre avenir est loin d’être certain. La suite de cette année 2019 s’annonce chaotique. La possibilité de voir respecter les échéances s’amenuisent considérablement. La probabilité de transformer les conditions de vie de la population s’amoindri. On va de mal en pis. On va en ordre décroissant.
Nous sommes dans une situation de grande inquiétude quant à la réalisation de nos projets annuels. Cette année qui devrait être une année électorale peut devenir bouleversante. L’État est en mode déficitaire. Il ne peut même pas rémunérer ses employés. Nous sommes en train de vivre une période très précaire avec le chômage, l’insécurité galopante et la cherté de la vie. Les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire se tâtonnent.
Après le départ de Jean Henry Céant de la tête de la primature, le président de la République, Jovenel Moise, a désigné un nouveau premier ministre par intérim, en la personne de Jean Michel Lapin, pour liquider les affaires courantes. Constitutionnellement, le PM par intérim a un mandat de 30 jours. Après la nomination de Monsieur Lapin à la commande de la primature, le chef de l’État a un autre enjeu sur la table, c’est la formation d’un nouveau gouvernement. Aura-t-il le temps dans cet intervalle de 30 jours de former ce nouveau gouvernement ? Tenant compte du conflit actuel d’intérêts qu’il y a entre le Grand Corps et la Chambre Basse, il n’en est pas du tout certain.
Si nous sommes arrivés à une situation de si grande incertitude, notre conception de la politique en est pour beaucoup. Nous faisons de la politique de manière intéressée. Nous ne faisons de la politique que pour gagner de l’argent. « En Haïti, nous n’avons pas de dirigeants ni d’hommes d’État. Nous avons des colons », croit le politologue Ené Val.
La question du développement du pays ne nous intéresse point. C’est ce genre de comportement qui est à la base de notre scepticisme.Toutes les actions politiques ont une seule finalité : l’amélioration des conditions de vie de la majorité. L’esprit de servir ne nous habite pas.
La situation difficile dans laquelle vit actuellement la population, nous dit le politologue, découle de notre manque d’éducation civique. « Nous suivons ceux qui nous encouragent à bloquer le pays. Tout le monde en connait les conséquences : l’augmentation des produits, la cherté de la vie, l’insécurité », a déploré le journaliste, avant d’ajouter que ce ne sont pas seulement les dirigeants qui en sont responsables, les citoyens aussi ont leur part de responsabilité.
« Il est temps d’adopter un autre mode de gouvernance. La détérioration des conditions de vie de la population décrédibilise nos dirigeants. Personne ne nous fait confiance. Il est urgent que le président commence déjà ses consultations. Le pays doit progresser. Il ne doit pas continuer à se décliner », a fait valoir Ené Val, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du vendredi 22 mars 2019.
Intervenant sur les ondes de la Radio Scoop FM, au cours de l’émission, le député de la commune de Saint Marc, Samuel Dayiti, qui de dit conscient de la disette de la population, a déclaré que le vote de non confiance donné à monsieur Céant le 18 mars dernier ne veut pas dire qu’une carte blanche est donnée au président. « Il doit trouver quelqu’un qui a une bonne connaissance de l’État et qui n’est pas discrédité », exhorte le député au numéro 1 de la nation, avant de nous avertir que tant qu’il n’y aura pas de stabilité politique, il va nous être très difficile de résoudre les problèmes économiques et de la faim du pays.
Mozard Lombard,
Communicateur social, Journaliste,
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