Haïti débat/ Pays Lock, à l’occasion du 32 eme anniversaire de la constitution de 1987 : Un mouvement néfaste pour la population
Ce vendredi 29 mars marque le 32 eme anniversaire de la constitution de 1987. Cette date, qui devait être une journée de réflexion avec les juristes, les sociologues, les linguistes, les journalistes, les politologues et les historiens, est vue par les frondeurs du pouvoir en place comme une aubaine pour bloquer le pays.
Consciente des conséquences fatales du mouvement communément appelé « Pays Lock », la population n’a pas répondu à l’appel de l’aile dure de l’opposition, à l’exception de certains de ses partisans et sympathisants. Ignorants les implications de ce mouvement et obsédés par l’expulsion de Jovenel Moise du pouvoir, cette mobilisation est en perte de vitesse.
Du 6 juillet 2018 jusqu’au milieu du mois de février de cette année en cours, le pays a connu près de quatre grandes mobilisations de blocage. Ces mobilisations émaillées de violence ont des conséquences néfastes sur la vie du peuple haïtien. Si la population était en difficulté avant, à partir de ces émeutes destructrices, sa condition de vie s’envenime. Les protagonistes de l’opposition conduisent les gens à leur propre destruction.
Pour sortir de cet imbroglio où la misère, la faim, le chômage, l’insécurité rongent le pays, il faut, pour citer le politologue Ené Val, des réflexions sérieuses sur les conditions de vie des citoyens. Il faut une prise de conscience nationale du pétrin dans lequel nous sommes tombés. Il faut privilégier les intérêts de la nation. Il ne faut pas conduire le peuple à propre perte.
Après chaque mobilisation la situation de la population se complique. Il est inacceptable d’avoir dans le pays des dirigeants insouciants. Les Parlementaires qui sont dans la rue reçoivent régulièrement leur salaire et possèdent des maisons de luxe comme ceux qu’ils dénoncent.
Les protagonistes qui encouragent la fermeture du pays, déplore Présimon Jean, étaient, autrefois, ses dirigeants. Le pays ne fonctionnait jamais bien. Il faut bien observer les acteurs qui prônent son blocage. Il y en a beaucoup, qui étaient dans la rue en 2004 pour renverser l’administration de Jean Bertrand Aristide, qui sont au pouvoir maintenant. Il y en a beaucoup qui battaient le pavé en 2004 qui sont toujours sur la chaussée. Le pays mérite, certes, une révolution, mais il faut bien choisir la personne à qui on doit remettre la clé, sinon, ce sont les blancs qui vont nous imposer quelqu’un pour défendre leurs intérêts.
« Les américains ne vont pas développer notre pays à notre place », affirme le journaliste politique, Ené Val, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du jeudi 28 mars.
« La population doit s’exprimer. Il est normal de se manifester. Personne ne peut se fâcher contre la mobilisation du peuple qui revendique ses droits les plus entiers. Je ne le supporterai, sauf s’il se manifeste de manière destructrice », a déclaré l’analyste politique, Campane Joseph, avant d’ajouter que le pays que nous voulons, nous devrons le construire autrement.
Ce mouvement de Pays Lock a déjà mis beaucoup de gens dans la souffrance. Nous n’avons pas le droit de travailler à leur malheur. Les dirigeants doivent faire quelque chose de sérieuse. Il est inadmissible d’avoir des dirigeants qui ne font que réjouir pendant que la population ne cesse jamais de végéter dans la misère. Quand le pays est bloqué, il ne convient pas au peuple.
« Les acteurs qui lancent la mobilisation de blocage du pays, en général, en tirent des profits. Ce sont les gens de la classe défavorisée qui font les frais, quand on bloque le pays », condamne un auditeur de l’émission. « Quand le pays est en mode récession, la vie devient de plus en plus dure pour moi », témoigne un autre, soulignant qu’il a perdu sa femme enceinte, lors des évènements du 7 au 17 février dernier.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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