Haïti débat/L’invitation de Jovenel Moise et le discours de l’ex président Aristide : Le pays souffre depuis fort longtemps de la corruption de nos dirigeants
Alors que le président de la République, Jovenel Moise, lance une invitation aux différents acteurs, après l’éviction de l’ancien PM, Jean Henry Céant, pour former un nouveau gouvernement, le chef suprême de la chapelle politique Fanmi Lavalas, Jean Bertrand Aristide, a enflammé la toile en ce tout début de semaine.
Dans un discours politique prononcé à l’occasion de la cérémonie de graduation d’une nouvelle promotion à l’Université de la Fondation Aristide (UNIFA), l’ancien président, qui avait promis de s’engager exclusivement dans l’éducation à son retour de l’exil, exige la reddition des fonds de Petro Caribe et l’arrestation des dilapidateurs.
Le système judiciaire haïtien est défaillant. Ils sont légions les cas justiciables du pays qui reste fermé dans les tiroirs de nos tribunaux. Si nous sommes arrivés à ce stade de dégradation socio-politique et économique, la faiblesse de la justice du pays est en grande partie responsable. Si nous sommes considérés comme la risée du monde, c’est parce que la plupart de nos dirigeants ne s’étaient hissés à la hauteur d’Hommes d’État. Le pays souffre depuis la nuit des temps de la corruption et de la malversation de nos dirigeants.
Certes, la classe actuelle politique haïtienne est corrompue. Mais, le problème de la corruption du pays ne doit pas être circonscrit à un petit groupe de personnes. Le problème est beaucoup plus large. L’ancien président Jean Bertrand Aristide n’avait-il pas, lui aussi, des comptes à rendre à la nation ? Est-il intact au point de demander des comptes à la nation ? Devait-il s’immiscer dans cette affaire ?
En tout cas, loin de le servir, son intervention lui est défavorable. Il s’est fait ridiculiser. Sur les réseaux, on se moque de lui. Dans son allocution exprimée au début de la semaine les questions sur lesquelles il s’accentue, c’est la reddition des Fonds de Petro Caribe et l’appréhension des coupables.
« En plus de la récupération des fonds de Petro Caribe, nous exigeons tous les fonds dilapidés de l’État », implore le directeur de la Radio Télé Scoop. Pour lui, le président Aristide, dans son discours, tente de prendre le contrôle de l’opposition. « C’est une tentative de main mise sur l’opposition. Aristide ne cherche pas à partager le pouvoir. Tout ce qu’il cherche, c’est la prise tout seul du pouvoir », affirme le journaliste sénior qui ne voit pas d’un bon œil la déclinaison de l’ancien chef de l’État de ne pas accepter la demande de visite de courtoisie de l’actuel président du pays.
Suite à l’éjection de Céant, Jovenel Moise depuis quelques jours, cherche à se réunir avec les protagonistes autour de la formation du prochain gouvernement. Il a lancé une invitation aux acteurs. Youri Latortue, Jean Charles Moise et Jean Bertrand Aristide, entre autres, ont décliné cette invitation.
« Je vois très mal le refus de certains acteurs de venir discuter avec le président Jovenel Moise. La formation du gouvernement est nécessaire », a fait savoir Ené Val, avant d’enchainer que sans la constitution du gouvernement, il n’y aurait pas d’élections, la loi de finance ne serait pas votée.
« Si les élections ne se réaliseraient pas à la fin de l’année, nous risquerions avoir deux autres années de crise dans le pays », alerte Présimon Jean, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du lundi 1 er avril 2019.
« Former le gouvernement, c’est plaire à un petit groupe de personnes. La formation d’un nouveau gouvernement ne vise qu’un apaisement », estime Campane Joseph qui croit que ce n’est pas le gouvernement qui sortira le pays de la crise.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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