Haïti débat / L’échec de l’opération policière à Marchand Dessalines : La PNH n’a pas de stratégie pour combattre les bandits
La situation socio-économique du pays, après les événements des 10 jours de blocage des activités à échelle nationale et le renvoi de l’ex Premier Ministre, Jean Henry Céant, par la chambre basse, continue de se dégrader. Les constats sont alarmants. La misère perdure. Le pays est en proie à une grande pénurie de l’eau, particulièrement dans les régions de Petite Desdunes et de Cornillon Grands Bois. Il n’y a pas d’électricité dans les villes. L’insécurité bat son plein dans plusieurs communes.
La Police Nationale d’Haïti a mené une opération ratée, jeudi dernier à Marchand Dessalines, pour capturer le chef de gang, Arnel Joseph, réfugié dans le Département de l’Artibonite depuis quelques temps. Au cours de cette opération, deux policiers ont été blessés, deux écoliers hospitalisés d’urgence et plusieurs riverains touchés par balles.
L’échec de cette opération menée par plusieurs unités de la PHN témoigne de la faiblesse de l’institution au niveau de renseignement. Il y a un problème de renseignement au sein de la police. Les responsables ne devaient pas livrer ce combat spectaculaire avec les bandits qui a occasionné plusieurs victimes dans la population sans appréhender la cible. Avant de se lancer dans la poursuite d’un malfrat, il faut d’abord se renseigner.
Bien que l’institution n’ait pas suffisamment d’argents pour établir un bon système de renseignement, les autorités policières ne doivent pas pour autant exprimer un tel niveau de manque de professionnalisme. Privée de moyens et d’équipements, l’institution policière n’a pas de stratégie pour combattre nos gangsters lourdement armés.
« Les armes dont dispose Arnel ne sont pas proportionnelles à celles de nos policiers. Celui-ci dispose de suffisamment de minutions pour pouvoir se battre durant plusieurs jours de guerre. La population le supporte. Ce dernier compte beaucoup de soldats dans ses rangs. Les dirigeants doivent faire beaucoup d’efforts pour convaincre les gens en vue de le capturer», a fait savoir le directeur de la radio Télé Scoop, Gary Pierre Paul Charles, lors de la retransmission de l’émission Hait débat du jeudi 11 avril 2019.
« Arnel est en train de défier les autorités. Il doit montrer que le pays n’a pas de dirigeants. Il a dominé à un certain moment Bicentenaire. Maintenant, il domine l’Artibonite. Très bientôt, il va dominer d’autres régions du pays », alerte Présimon Jean.
Joint au téléphone au cours de l’émission, le professeur Gracien Jean a défini la nature de la PNH. « La police nationale est une police civile. Quand nos agents combattent les bandits, on leur recommande d’éviter de faire de victimes au sein de la population. Ce reflexe est normal. La police doit éviter de transformer ses interventions en violation des droits humains », exhorte le professeur, avant de souligner que le métier de policier est un métier très risqué.
Dans cette optique, déduit Campagne Joseph, la PNH ne peut pas combattre les bandits. « Il nous faut d’autres forces de l’ordre. Nous savons très bien que nous ne pouvons pas fonctionner sans l’armée. Nous faisons de la politique politicienne, du marronnage en prétextant que l’armée a réalisé des coups d’État. Nous devons résoudre les problèmes socio-économiques du pays », exige le journaliste politique, soulignant qu’avec leurs armes, les bandits trouvent suffisamment de quoi à manger.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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