Haïti: l’ONU appelle à l’envoi rapide de tentes pour les sans-abri
L’ONU a appelé jeudi la communauté internationale à envoyer rapidement des tentes pour les sans-abri d’Haïti exposés à l’arrivée de la saison des pluies, et à mieux coordonner son aide aux victimes du séisme du 12 janvier, en se divisant les tâches.
« Ce qui nous préoccupe le plus à présent, c’est la question des tentes et de la santé, alors qu’arrive la saison des pluies », a déclaré à la Granja (Espagne) le chef de la Mission de stabilisation des Nations unies en Haïti (Minustah), Edmond Mulet, en marge d’une réunion informelle des ministres européens de l’aide au développement.
Ce responsable a souligné la « nécessité » pour les principaux donateurs d’Haïti, dont l’Union européenne, de « travailler tous ensemble pour envoyer des tentes à Haïti le plus vite possible ».
En Haïti, plus d’un million de personnes se sont retrouvées sans abri à la suite du violent séisme qui a fait au moins 217.000 morts le 12 janvier.
« Nous avons besoin de latrines, de tentes de campagne, de toiles en plastique pour que les gens puissent se couvrir. Les pluies arrivent déjà et je crois que nous n’allons pas pouvoir protéger toutes ces personnes à temps », a ajouté M. Mulet.
Le chef de la Minustah a également averti les donateurs qu’ils devaient se préparer à ce que l’aide humanitaire d’urgence à Haïti s’inscrive sur une longue durée en raison de la gravité de la situation.
« Ce n’est pas une catastrophe habituelle. En Haïti, tout ce qui se réfère à l’aide humanitaire va durer très longtemps », alors que devront se développer « des efforts simultanés pour la reconstruction et le développement » du pays, a-t-il averti.
« Il y a beaucoup de bonnes volontés, mais beaucoup veulent faire un peu de tout », a-t-il ajouté, insistant sur la « nécessité d’une division géographique et thématique » de l’aide à Haïti entre les pays impliqués.
Cette division des tâches devra s’appliquer à de nombreux domaines tels la santé, l’éducation, la construction de routes, la création d’un registre d’état-civil et le renforcement de l’Etat haïtien, a souligné M. Mulet.
« Les autorités d’Haïti doivent assumer leurs responsabilités » mais l’Etat haïtien est « encore plus fragile » qu’auparavant, selon le responsable onusien. Pour lui, la catastrophe du 12 janvier doit servir à « reconsidérer » l’action de la communauté internationale au pays le plus pauvre des Amériques.
« Cela fait des décennies que nous sommes présents à Haïti, et sur le terrain, il y a peu de choses dont nous puissions être fiers », a-t-il dit.
Les participants à la réunion européenne de la Granja, à laquelle était invité l’administrateur de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), Rajiv Shah, se sont également montrés favorables à une meilleure coordination de l’aide sous l’égide de l’ONU.
Cette réunion avait pour but de préparer la conférence internationale des donateurs pour Haïti, prévue les 22 et 23 mars au siège des Nations unies à New York.