Haïti débat / Vue panoramique de la situation actuelle du pays : La population arrive à un point où elle est devenue frustrée
Nous devons faire très attention aux faits malheureux qui se passent dans le pays. Haïti devient de plus en plus invivable. Nous ne nous rendons pas compte du tort que nous sommes en train de causer à la nation. La manière dont le peuple avait exprimé ses revendications les 6 et 7 juillet 2018 étaient une première dans l’histoire du pays. Nous sommes, présentement, au bord d’un pire éclatement social.
Successivement, les compagnies aériennes suspendent leurs vols sur Haïti. Nous sommes pris dans un étau. Les haïtiens qui sont à l’intérieur du pays ne peuvent presque pas voyager à l’étranger. Ceux qui sont à l’extérieur ne peuvent quasiment pas rentrer au pays, pendant que nous faisons du théâtre au parlement et au palais national. La situation du pays est telle que l’ambassade américaine est obligée de surseoir aux rendez-vous. La quantité de vols par jour se réduit au fur et à mesure.
L’ascension exponentielle du dollar américain ces derniers jours font peur au point que plus d’un se demande si nous ne sommes pas en passe de supprimer notre monnaie nationale. Face au déséquilibre de notre balance commercial où nous importons plus que nous exportons, la BRH, qui s’occupe de la politique monétaire du pays, est complètement impuissante.
Le marché de la devise, a fait remarquer Présimon Jean, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du jeudi 16 mai 2019, est aussi transversal que celui du carburant. Nous ne produisons pas, nous achetons tout ce que nous consommons. Tant qu’escalade le dollar, tant que le prix des produits va se hisser. Alors que le carburant ne se monte par sur le marché, le prix des produits grimpe parce que le dollar, qui atteint cette semaine le seuil de 91 gourdes, est revu à la hausse.
« Quand on a un pays qui ne produit pas, il serait très difficile de faire apprécier la monnaie nationale », souligne l’analyste politique, Présimon Jean.
Plusieurs facteurs expliquent la dévaluation de la gourde et la hausse du dollar. Parmi ces facteurs figure le mode de gouvernance du pays. Du train où va le dollar, il arrivera un moment où la population va être obligée de crier haut et fort pour éviter le pire.
« La crise qu’il y a dans le pays maintenant n’est pas seulement économique, mais surtout humanitaire. Quand un peuple n’a pas de pouvoir d’achats, ne trouve pas de quoi à manger, il y a une crise humanitaire », a fait savoir le juriste Campane joseph, avant d’ajouter que la population arrive à un point où elle est devenue frustrée.
« Nous avons un État faible. Tous les secteurs de la vie nationale doivent se mettre ensemble pour faire marcher le pays », nous recommande le politologue Ené Val, soulignant que sans une mise en commun, sans une prise de conscience nationale, nous n’arrivons pas à faire avancer Haïti. Si nous voulons résoudre le problème du pays, nous devons renforcer nos institutions.
Mozard Lombard,
Communicateur Social, Journaliste,
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