Haïti débat / Réaction à l’intervention de Réginald Boulos sur la Radio Scoop FM : Jovenel Moise doit choisir une identité politique propre, doit choisir un camp, réplique Rolf Papillon
Le dossier Petro Caribe continue de défrayer la chronique. Après l’intervention stratégique de l’entrepreneur, Réginald Boulos, qui a sollicité la démission de Jovenel Moise à la tête de l’État haïtien pour avoir fait l’objet d’accusation d’escroquerie, à l’émission Haïti débat du mercredi 5 juin 2019, l’avocat de la société AGRITRANS SA, Mario Delsi, et le député, Rolf Papillon, ont monté au créneau pour dénoncer des imperfections et l’instrumentalisation du document.
Suite à la publication du rapport par les Conseillers de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA), les sociétés AGRITRANS SA et Betex ont été pointées du doigt pour avoir réalisé des projets avec de l’argent en provenance des fonds Petro Caribe avec le même numéro d’immatriculation et dirigées par le même président qui est l’actuel chef de l’État haïtien, Jovenel Moise.
« Je constate pas mal de corrections dans le rapport final. Malheureusement, ce rapport contient beaucoup d’erreurs et de failles. Ces failles contribuent à des campagnes de désinformation », a déclaré Monsieur Delsi, lors de la retransmission de l’émission du jeudi 6 juin.
Les deux entreprises, explique Mario Delsi, ont, chacune, son propre numéro d’immatriculation fiscale. Ceci a été confirmé par la DGI. « Les arguments qu’on avance pour faire comprendre que les deux compagnies correspondent en réalité à une seule entreprise n’est pas vrai », soutient l’avocat, indiquant que Jovenel Moise n’a jamais été président du Betex, mais de préférence de l’AGRITRANS avec laquelle il a réalisé plusieurs tronçons de route.
Si le défenseur de la Société AGRITRANS, Mario Delsi, a réagi beaucoup plus sur les accusations portées contre sa compagnie, le député de la commune de Corail, Rolf Papillon, s’en prend, quant à lui, à l’homme d’affaire, Réginald Boulos, qui a demandé au président de la République de rendre son tablier au lendemain de la publication du document, tout en annonçant son engagement dans la politique avec son nouveau parti en formation, « la troisième voie ».
« Je lance un cri aux intellectuels haïtiens, aux patriotes pour leur dire que les acquis de la République sont en passe d’être menacés. Aujourd’hui, toute personne qui a un problème de double nationalité qui aimerait prendre le pouvoir, la première chose qu’il souhaite faire, c’est de modifier la constitution », a lancé Monsieur Papillon.
« Pour moi, Boulos est un vendeur. Il n’est pas un bourgeois. Un bourgeois, c’est quelqu’un qui possède des moyens de production », a précisé le député de Corail.
Ralf Papillon a ainsi interprété la déclaration du docteur qui se qualifie de bourgeois minable. « Monsieur Boulos a fait savoir qu’il est un bourgeois minable parce qu’il vend 400 Nissan par an, contrairement à la République Dominicaine qui en vend 4000 chaque année. Cela veut dit qu’il a besoin d’un pays dans lequel il peut vendre 4000 Nissan annuellement », a fait comprendre le député.
Quelqu’un qui vient de se faire la part du gâteau, enchaine Ralf Papillon, c’est maintenant lui qui est en train de se vendre en guide. Je dois dire une grosse vérité. Nous ne sommes pas en train de regarder un président faible. Nous sommes en train de regarder de préférence un État faible. L’État haïtien est faible. Il est dépossédé.
« Il faut, dans les heures qui viennent, que le président de la République choisisse une identité politique propre, choisisse un camp », exhorte le parlementaire au chef de l’État.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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