Haïti débat / Révélation du projet de certains acteurs d’amnistier les dilapidateurs du fonds Petro Caribe : Le procès et l’amnistie ne se cohabitent pas, déclare Présimon Jean
Alors que le pays se mobilise dans une lutte historique depuis tantôt un an pour la réalisation du procès de restitution du fonds Petro Caribe dilapidé par les dirigeants du pays de 2006 à 1016, des acteurs de l’opposition seraient envisagés d’amnistier les coupables pour faciliter les prochaines élections.
Le pays va mal. Il va de mal en pis. 10 jours après la grande manifestation du dimanche 9 juin 2019, la vie se peine à reprendre ses droits dans la Capitale haïtienne. À observer les artères de plusieurs endroits de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, les séquelles des récents soubresauts sautent aux yeux. La population couve un malaise, mais se résigne. Plusieurs écoles annoncent déjà la fermeture de leurs portes jusqu’à la nouvelle ordre, tandis que les examens finals n’ont pas encore réalisé.
C’est dans ce contexte morbide que l’ancien candidat à la présidence, Éric Jean Baptiste, suite à une rencontre avec des acteurs de l’opposition sur une alternative après un éventuel départ de Jovenel Moise, a dévoilé ce matin, sur une station Sœur, le projet de certains d’ente eux d’amnistier les dilapidateurs des 4.2 milliards de dollars du fonds Petro Caribe que le gouvernement vénézuéliens avait accordé à Haïti sous forme de prêt en vue de booster son développement.
Amnistier les dépensiers du fonds, c’est gommer le fait punissable. Amnistier les gaspilleurs de cet argent, c’est effacer les méfaits des prodigues qui ont contraint la population à demeurer dans la misère atroce dans laquelle elle se trouve et risque de faire vassaliser la première République noire du monde par les dominicains qui nourrissaient ce projet depuis fort longtemps.
Le pays souffrait de l’irresponsabilité de ses élus. Il continue à souffrir de l’aveuglement de ses dirigeants qui ne vise en réalité que leurs intérêts personnels. Comment envisager d’enlever la condamnation des profiteurs sans être coupable aussi au regard de la situation de grande précarité du pays ? La précarité d’Haïti a conduit sa jeunesse à l’émigration. La jeunesse haïtienne n’a qu’une option pour s’échapper de la misère, fuir le pays.
Ce projet montre que le seul et unique désir de ces acteurs, c’est de renvoyer le président pour conquérir le pouvoir. La lutte contre la corruption et l’impunité en réalité est évoquée comme un tremplin politique.
Dans cette optique, présimon Jean exhorte les Petro Challengers, qui proposent une transition en quatre R (Rupture, Redressement, Redynamisation, Rigueur) et qui s’engagent, depuis près d’une année, dans une bataille de titan pour le procès, à la vigilance pour ne pas se faire ridiculiser.
Le procès et l’amnistie, nous dit le journaliste politique, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mardi 18 juin 2019, ne font pas bon ménage. Ces deux mots ne se cohabitent pas.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
Tél (509) : 3147-1145,
Email : lmozardo10@gmail.com