Haïti débat / La résolution des Nations Unies : Une résolution qui dénonce la mauvaise gouvernance du pays
D’année en année la souveraineté nationale s’amenuise. Le tissu social se déchire. La classe politique se divise. L’insécurité bat son plein. La population se plonge dans la misère. Le bilan des dirigeants est catastrophique. Les autorités confirment leur incapacité. Les acteurs de l’opposition, en panne d’alternative, enveniment la situation du pays.
Fort de ces constats, le conseil de sécurité de l’ONU a pris une résolution, ce mardi 25 juin 2019, pour envoyer une autre mission, cette fois politique, dénommée BINUH, en Haïti pour remplacer la MINUJUSTH (Mission des Nations Unies pour l’appui à la Justice en Haïti) qui opère dans le pays depuis 2017.
Le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) aura pour mission à partir du 16 octobre prochain de travailler avec les autorités haïtiennes pour doter le pays d’une bonne gouvernance. Si le conseil a pris cette résolution, c’est pour dénoncer la mauvaise gouvernance d’Haïti, qui ne date pas d’aujourd’hui. Avec la crise chronique qui secoue la nation depuis le mois de juillet 2018, nous prouvons que nous sommes incapables d’offrir à notre peuple des jours heureux.
« Le pouvoir comme l’opposition est incapable de se transcender. On n’arrive jamais à faire un dépassement de soi pour sauver la nation », a affirmé Présimon Jean, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mardi 25 juin 2019, avant d’enchainer que c’est la raison pour laquelle le conseil a résolu d’envoyer cette mission en Haïti.
L’opposition politique en Haïti, poursuit le journaliste/linguiste, n’accepte jamais de 1986 à nos jours de s’asseoir avec le pouvoir. En 1986, nous avons refusé de dialoguer avec Jean Claude Duvalier. En 2004, nous avons refusé de nous entretenir avec Jean Bertrand Aristide. Aujourd’hui, nous refusons d’entrer en communication avec l’actuel président de la République, Jovenel Moise.
Le Bureau Intégré des Nations- Unies en Haïti aura pour mission aussi d’aider les autorités haïtiennes à réaliser des élections libres, justes et transparentes. Il prévoit, par ailleurs, d’assister le pays dans les domaines de la sécurité, de la justice, dans le système pénitentiaire, dans la lutte contre la violence et dans le secteur des droits humains.
Le fait que le conseil vise ces différents secteurs pour supporter Haïti, cela montre que la crise haïtienne est multidimensionnelle. Le pays va mal à presque tous les niveaux.
L’opposition politique haïtienne, déplore le journaliste/politique, Présimon Jean, ne peut trouver un terrain d’entente avec la présidence. La présidence ne peut s’entendre avec la primature, et vice versa. Les acteurs de l’opposition se divisent. Au sein des partis politiques il y a de la division. Dans ce climat pitoyable, la mission des nations Unies était inévitable.
« Après l’échec des différentes missions que le pays a déjà connu, je ne crois pas qu’avec celle-ci sa situation va changer. Il revient à nous haïtiens, haïtiennes de nous entendre, de prendre notre destin en main pour sauver la nation », déclare le journaliste Ené Val.
Le politologue croit que s’il n’y a pas l’émergence d’une nouvelle classe d’hommes dans le pays, nous resterons là où nous sommes. Selon lui, il est important de se mettre ensemble pour définir un autre projet de société pour sauver Haïti.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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