Haïti débat / Réaction à la proposition du secteur démocratique et populaire : Cette proposition est en deçà des revendications du peuple, estime Garaudy Laguerre
L’ancien candidat à la présidence, Garaudy Laguerre, a rejeté, d’un revers de main, l’alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti présentée par les 4 sénateurs du secteur démocratique et populaire, à la fin du mois de juin écoulé. Défavorable à l’idée de refonder l’État haïtien créé depuis 1804, l’historien dénonce un courant de l’opposition qui ne vise qu’à remplacer l’establishment en préservant les mêmes pratiques.
Cette proposition, qui est publiée pour satisfaire un secteur de la communauté internationale, déclare le diplomate, est en deçà des revendications du peuple haïtien exigeant le chambardement total du système.
Cependant, Garaudy Laguerre croit que cette transformation sociale recherchée par la population ne va pas se produire par les acteurs de l’opposition, qui ne forment pas un bloc monolithique, à travers une conférence nationale. Selon lui, aucune société ne s’est jamais transformée de cette manière. Ce sont les secteurs ou les groupes puissants du pays disposant d’une légitimité populaire ou par la force qui imposent leur vision et la direction à adopter.
Monsieur Laguerre a pointé du doigt des secteurs nationaux et internationaux qui manigancent des intrigues pour détruire l’État haïtien. Il rappelle que nous avons créé cet État depuis 1804 et que nous n’avons aucun intérêt à le refonder.
Monsieur Laguerre affirme son soutien aux Petro Challengers qui réclament la démission du chef de l’État inculpé dans l’épineux dossier Petro Caribe. Il pense que l’inculpation de Jovenel Moise dans ce dossier brulant compromet la réputation du pays. Cette situation, nous dit-il, renvoi un message funeste de nous dans le monde entier laissant croire que n’importe qui peut nous diriger. Le président, d’après lui, est plus que jamais fragilisé.
« La demande des Petro Challengers au président de la République de se démettre du pouvoir est juste. C’est une urgence. Je la cautionne » a signifié le diplomate/historien, indiquant que le problème de la transformation de la société peut se remettre à plus tard.
Après la démission de Jovenel Moise de la tête de l’État, Garaudy Laguerre propose, comme c’est le cas pour beaucoup d’autres protagonistes, de puiser dans la Cour de Cassation. Il entend respecter par-là les prescrits de la constitution de 1987 qui recommandent dans de telle situation de remplacer le président par un juge de la Cour. Pour lui, l’exigence d’un programme d’une conférence nationale souveraine et d’une refondation de l’État, comme préalable, pour obtenir le départ de Jovenel sont inédits et démesurés, quand l’alternative à cela est le maintien du statu quo.
« Le Président doit partir sur la base de son palmarès, des charges retenus contre lui et du fait qu’il contribue à discréditer et détruire l’État Haïtien », a dit le citoyen haïtien engagé dans la politique.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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