Haïti débat / Toutouni : Un ouvrage qui dévoile la cuisine politique sous l’administration de Moise-Céant
La question des pratiques politiques en Haïti devient de plus en plus préoccupante. Notre culture politique a une double face. Elle a un aspect extérieur sur lequel se forgent les idées et un coté intérieur qui cache beaucoup d’informations. En vue de contribuer à la compréhension du système, Jorchemy Jean Baptiste et Pascal Adrien présentent au public un ouvrage critique qui dévoile les dessous de la scène politique haïtienne durant les six mois de l’administration de Céant à la primature.
Écrit en moins d’un mois, cet ouvrage, nous dit les deux auteurs, dévoile tous les protagonistes sur l’échiquier tant politiques qu’économiques. Il a divulgué tous les acteurs, connus et inconnus, qui contrôlent le système.
Ce texte, rédigé par l’ancien porte-parole et directeur de cabinet adjoint de l’ex Premier Ministre Jean Henry Céant, se veut être un vivier qui regorge d’informations sur la saga opposant le notaire et le président de la République qui se côtoient depuis près de 25 ans.
« La politique ne veut pas dire tricher. Le président, dans un premier temps, avait demandé au premier ministre de s’engager dans le dossier, alors que toutes les dispositions étaient déjà prises pour qu’il n’y ait pas vraiment de procès. En réalité, il n’était pas sincère. On reproche à Céant de se foncer trop dans cette affaire. Il y a un discours pour la consommation au niveau du palais national », a indiqué Jorchemy Jean Baptiste.
Ce livre évoque la méfiance qu’il y a du côté de la présidence à l’égard de l’ancien chef du gouvernement. « Dans les couloirs du palais national, on racontait que Céant viendrait pour donner un coup d’État », a expliqué le juriste Pascal Adrien, avant d’enchainer que Jovenel Moise doit partir pour dégeler la situation et pour pouvoir réaliser le procès Petro Caribe.
« Le premier ministre allait publier une liste de contrats, le président la lui avait interdit », a-t-il révélé. Lors de son voyage à Paris, ajoute Monsieur Adrien, le président avait déclaré qu’il allait bloquer ce dossier parce qu’il constitue une persécution politique.
À en croire les auteurs, Jean Henry Céant n’était pas au courant de l’exfiltration des étrangers arrêtés en possession d’armes de guerre et sophistiqués, lors des événements de blocage du pays en février dernier où l’ancien chef de la primature avait dénoncé un complot visant son assassinat.
« On racontait que l’on a expatrié ces étrangers pour des raisons d’État. Cette déclaration n’était pas fondée. Vous ne pouvez pas justifier cette expatriation par la raison d’État. Si c’était le cas, le premier ministre, qui est le chef du CSPN, en serait instruit », a fait savoir Jorchemy Jean Baptiste.
Toutouni, l’histoire interdite de la chute de Jean Henry Céant dévoile aussi l’interpellation du leader du parti Renmen Ayiti à la Chambre Basse. Selon Monsieur Jean Baptiste, les députés cherchaient des prétextes. Ils ont allégué que l’ancien PM ne s’engage pas sérieusement dans le dossier Petro Caribe.
Mozard Lombard,
Journaliste/ Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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