Haïti débat / Rencontre de trois grenadiers avec la présidence : Cette rencontre a suscité un tollé au sein la population
La rencontre de trois joueurs de la sélection nationale, Duckens Nazon, Wilde Donald Guerrier et Steven Saba, après leur excellente performance à la Gold Cup, a provoqué des remous au sein de la population. Si pour certains, ces joueurs ne devaient pas répondre à l’invitation de Jovenel Moise critiqué pour la détérioration de la crise qui secoue le pays depuis tantôt un an ; pour d’autres, ils font preuve de respect, non seulement vis-à-vis du chef de l’État, mais aussi envers le pays.
« Ils sont légions les gens qui m’écrivent pour me déconseiller d’honorer l’invitation du président de la République. J’estime que c’est un manque de respect pour lui et pour tout le pays. Un président demeure un président », a déclaré Wilde Donald Guerrier, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mercredi 10 juillet 2019.
« Le président d’Azerbaïdjan est un dictateur. Cela n’a pas empêché à mon Club, Qarabag FK, d’être reçu en 2017 par lui au palais national, après notre participation à la league des champions », a expliqué le numéro 10 de la sélection haïtienne pour démontrer le caractère invalide de cette position, avant d’ajouter que j’ai dû annuler les autres rendez-vous parce que c’est un président qui m’avait invité.
Abondant dans le même sens, le juriste et politologue Ené Val croit que le résultat de la sélection nationale à la Gold Cup devait servir de déclic pour relancer le football haïtien. « Ce n’est pas mauvais si les joueurs ont rencontré le président de la République. Le succès de l’équipe aurait pu être une occasion pour inciter les autorités à investir dans le football en Haïti », a fait savoir l’analyste politique au cours de la retransmission de l’émission de ce jeudi 11 juillet.
Joint au téléphone, de son côté, l’ancien cadre de la sélection nationale dans les années 90, Jean Roland Dartiguenave, estime que le tollé qui se fait de la rencontre des joueurs avec la présidence est un problème politique. Selon lui, la politique ne doit pas empiéter sur le sport. Vu les conditions sociopolitiques du pays, nous avons besoin de l’union de préférence.
Jean Roland Dartiguenave croit que c’est un bon moment pour l’État haïtien et le secteur privé économique du pays de se mettre ensemble pour booster le sport en Haïti. Pour lui, la question qu’il faut poser maintenant, c’est de savoir ce que nous allons faire pour éviter un débâcle. Aujourd’hui, nous dit-il, nous devons commencer à définir une politique sportive. Car, nous pouvons faire beaucoup de choses avec le sport.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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