Haïti / débat : La désolidarisation de Sorel Jacinthe avec le pouvoir : Le sénateur de la Grand Anse joue sa survie
Les supporteurs du pouvoir en place continuent de s’en désolidariser. Après Réginald Boulos, qui côtoie le président de la République depuis près de 11 ans et qui a soutenu sa candidature aux élections de 2015 et 2016, c’est maintenant au tour de Sorel Jacinthe de se laver les mains. Si d’un côté, les arguments avancés paraissent convaincants ; de l’autre côté, ils prennent l’allure d’un prétexte pour ne pas se compromettre en vue des prochaines élections.
Le pays subit une crise généralisée depuis tantôt un an. Il fait face à de grave problème d’insécurité depuis plusieurs mois. Le dollar américain ne cesse de grimper. Le taux d’inflation monte de façon exponentielle. Le coût de la vie devient insupportable. Le président n’a pas pu tenir ses promesses de doter cette contrée de 27750 km2 de l’électricité 24/24, de mettre de la nourriture dans les assiettes de la population, entre autres. Ces faits n’avaient pas empêché au sénateur, élu sous la bannière du parti INITE, de continuer à cautionner le régime.
Ceci étant dit, à la suite d’une rencontre de travail le mercredi 11 juillet écoulé avec la Commission de Justice et Sécurité du Sénat et le Haut Commandement de la PNH, le parlementaire a qualifié les dirigeants du pays de gangs, dans une déclaration faite sous le coup de l’émotion. Il a fait cette déclaration, après une révélation du DG de la PNH rapportant qu’au début de cette année 2019, la police nationale a intercepté 10 containers, dans la commune de Ganthier, qui ont traversé la frontière sans aucun contrôle et que malgré son alerte aux autorités supérieures, rien n’a été fait, jusqu’à ce que ces containers ont été remis à leur propriétaire sans aucune explication, 10 jours après.
Cette information a été confirmée par le patron de la police, qui précise toutefois que ces engins lourds contenaient uniquement des tonnes de fer et de ciment. Le sénateur ne cherche-t-il pas un prétexte pour se retirer au côté de la présidence ? L’événement qu’il en a profité pour qualifier les dirigeants de gangs fonde-t-il sa position ? Ne devait-il pas profiter d’une meilleure occasion pour s’en débarrasser ?
Après l’arrestation des 7 étrangers au cours des événements de blocage du pays en février dernier, les acteurs de l’opposition s’étaient révoltés contre le mécanisme de leur exfiltration. L’élu de la grand Anse pouvait en profiter.
Le sénateur, estime Présimon Jean, doit se ressaisir. Il croit qu’il est inadmissible de demander à un président d’intervenir sur l’interception des containers. Cela, selon lui, ne relève pas directement de son attribution. On ne peut pas incriminer un chef de l’État sur un cas qui ne correspond pas immédiatement à sa fonction.
Le sénateur Sorel Jacinthe, nous explique, le journaliste chevronné, Garry Pierre Paul Charles, est en fin de mandat. Jugeant qu’il peut ne pas avoir une seconde chance pour briguer un 2e mandat au Sénat de la République s’il persiste de supporter le pouvoir qui est déjà en grande difficulté il cherche des allégations.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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