Haïti débat / Retrait d’Alfredo Antoine du groupe majoritaire de la chambre basse : Le député dit prendre une position de courage
À moins de deux mois de la fin de son mandat, le député de Kenscof, Alfredo Antoine, a annoncé son retrait du bloc majoritaire de la chambre basse monté à la cause du président de la République, Jovenel Moise. Le parlementaire dit prendre ses distances pour s’atteler à des dossiers relatifs au fondement de l’État haïtien.
Cette décision, nous dit Alfredo Antoine, est une position de courage. Elle n’a rien à voir avec ses collègues du groupe majoritaire. Le député dit vouloir se plancher sur d’autres activités d’intérêts nationaux, telles que la télécommunication, l’énergie et la communication.
À en croire, le député de Kenscof, le pays n’a pas véritablement un problème politique. Le problème du pays, d’après lui, est de préférence d’ordre économique. Ainsi, il a pointé du doigt des groupes du secteur économique du pays comme les Vorbe et Fils, Haytrack et la compagnie de téléphonie mobile Natcom.
Alfredo Antoine, au cours de son intervention téléphonique, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat du mardi 16 juillet 2019, a évoqué en pleurant le contrat que la Femme de l’ex président René Garcia Préval, Élisabeth Delatour, qui était sa conseillère économique, avait signé avec une entreprise dont elle était la directrice.
Le parlementaire a pris aussi cette décision pour ne pas se défaire pour le président de la République. « Je ne veux pas me faire indexer pour Jovenel Moise. Le pays est au bord du gouffre. Jovenel Moise a beaucoup de volonté, mais il n’a pas de courage. Si nous ne mettons pas de l’ordre dans ce désordre économique qu’il y a actuellement, le pays ne trouvera jamais de l’argent. Il sera toujours dans l’instabilité », a-t-il indiqué.
Je suis l’un des députés, poursuit Alfredo Antoine, qui défendaient le pouvoir dès le départ qui conseillaient au gouvernement de Lafontant de ne pas monter les prix du carburant au milieu de l’année de 2018. C’est ce qui nous amène dans cette crise. Tout le monde savait que je supportais le pouvoir. L’échec de ce pouvoir est aussi mon échec. Toutefois, en ce qui concerne le parlement, je nourris le sentiment d’accomplir mon devoir. J’ai réussi à remplir la mission que la population Kenscovite m’avait confiée à la chambre basse. Je n’ai jamais empoché les fonds destinés à la commune. Je n’ai jamais proposé à ce pouvoir ni un directeur général ni un ministre.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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