Haïti débat / La mise en accusation de Jovenel Moise : Les députés de l’opposition invitent la population à emboiter le pas
Les députés signataires du document de la mise en accusation de Jovenel Moise sollicitent l’accompagnement de la rue. Ils implorent le soutien de tous leurs collègues de la chambre basse pour destituer le président de la République accusé de violation de la constitution du pays.
Pour renvoyer le chef de l’État, les députés de l’opposition demandent à la population de se rendre au-devant du domicile de chacun de ses représentants à la chambre basse pour leur exiger de supporter cet acte de sa mise en accusation.
Ces députés frondeurs se disent conscients de la situation de dégradation accélérée du pays depuis l’entrée en matière de l’administration de Monsieur Moise. Ils estiment qu’ils détiennent suffisamment de provisions, engrangées à partir de constat, pour réaliser la mise en accusation du numéro 1 de la nation, fixée pour ce mercredi 7 août 2019 au parlement haïtien.
Le président Moise est incriminé, entre autres, pour avoir laissé des ministres démissionnaires de continuer à engager l’État haïtien, pour avoir déclaré, au cours de sa visite en France en décembre 2017, qu’il avait nommé une cinquantaine de juges corrompus.
Selon le député de Mirebalais, Abel Descolines, Jovenel Moise a transgressé aussi la constitution par son inaction dans la crise à répétition et les problèmes de mauvaise gouvernance du pays. Le président, déplore-t-il, a accepté de nommer un ministre, au portefeuille du Ministère de l’environnement, qui est de nationalité américaine.
Abel Descolines se dit en désaccord total avec tous ceux qui affirment que les députés vont faire du théâtre parce qu’ils sont en fin de mandat. Pour rejeter cette affirmation, il rappelle que le document de la mise en accusation du chef de l’État est déposé à la chambre basse depuis tantôt six mois.
« Nous avons compilé un ensemble de faits de violation de la constitution. Nous avons expliqué les cas de transgression. Et nous avons donné aussi les références », explique le député de Mirebalais à l’émission Haïti débat de la Radio Scoop FM de ce mardi 6 août 2019.
La mise en accusation du président est une démarche constitutionnelle soutient, de son côté, le député d’Aquin Jean Robert Bossé. Le processus, nous dit-il, devait enclencher depuis après le départ de l’ancien premier ministre Jacques Guy Lafontant. La présidence n’a jamais cessé d’enfreindre la constitution. Conscients de la précarisation de la situation du pays, nous, les députés de l’opposition, nous estimons que c’est le moment idéal pour réaliser cette mise en accusation.
Le député de Cabaret croit, en ce qui le concerne, que le chef de l’État a failli à sa mission. « Qu’à partir du moment que le président est perdu dans sa mission, les parlementaires peuvent le mettre en accusation. Les pères conscrits peuvent l’inculper aussi pour juguler la dérive du pays », indique Joseph Manès Louis.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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