Haïti débat / Le parlement haïtien : Quand nos pères-conscrits participent dans le blocage du pays
90 % de la population haïtienne vit sous le seuil de la pauvreté. Le déplacement à l’intérieur du pays, depuis quelque temps, effraye les gens. L’insécurité prend une proportion démesurée. Les gredins occupent les principales artères du territoire national. La société est en faillite. Nos parlementaires ne répondent pas à leur mission.
Les deux branches du pouvoir législatif ne fournissent pas les résultats escomptés. Elles sont complètement déroutées. Elles ont échoué, particulièrement, dans leur principale mission. Au lieu de contrôler les actions de l’exécutif, nos parlementaires participent dans ses opérations. Ils imposent des ministres, des secrétaires d’État, des directeurs généraux.
Notre parlement se singularise. Nos pères-conscrits ne légifèrent pas. Ils ne se sont jamais réunis sur les problèmes sociaux. Ils ne se rassemblent que pour faire valoir leurs intérêts. Tous les problèmes du pays sont devenus endémiques. Les difficultés de la population s’accumulent et s’amplifient.
Le parlement haïtien est devenu une institution de blocage pour le pays. Pendant que le peuple est en train d’être dépéri dans la misère, nos députés à la chambre basse temporisent. Pour une deuxième fois, ils viennent de mettre en continuation la séance superflue de mise en accusation du président de la République.
Les députés épinglent la douleur de la population. Le cycle interminable de la privation du pays d’un gouvernement légitime, qui n’est pas sans conséquence sur la société, persiste. Il est temps de prendre des décisions pour libérer la nation.
Si nos parlementaires enfoncent la population dans l’impasse, c’est parce qu’ils sont irresponsables. Pour la plupart, ils n’ont pas de culture politique. Ils ne sont pas produits par les partis politiques qui sont le lieu par excellence de formation et de militance des acteurs.
Nos chapelles politiques ne visent pas la construction et le développement du pays. Elles ne mirent pas non plus le bien être du peuple. Elles ne convoitent que la prise du pouvoir, et ce par n’importe quel moyen et à tous les prix. En général, nos organisations politiques ne recrutent que les gens qui sont en bonne position pour être élus, ignorant leur formation et leur compétence. Ces derniers profitent d’un boulevard que leur a laissé l’élite intellectuelle du pays.
L’intelligentsia haïtienne se désintéresse malencontreusement de la politique. Elle évite d’intégrer les structures politiques. Les intellectuels haïtiens ne participent pas à l’éducation civique et politique de nos citoyens. Perdue dans la misère, la population mandate ses dirigeants par effet boomerang. Elle plébiscite les aspirants dans un esprit de récompense. Les gens votent les candidats pour les récompenser d’une action accomplie dans les communautés. Ils gratifient nos prétendants pour avoir réalisé un travail dans leur région.
Ce n’est pas parce qu’on a fait un don à une communauté que l’on mérite de se faire élire à un poste politique. Les fonctions exigent un savoir-faire, une compétence. Nous sommes dans une logique de délire.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
Tél : (509) 3147-1145,
Email : lmozardo10@gmail.com