Haïti débat / Le système éducatif haïtien : La gestion de l’éducation ne doit pas être confiée à n’importe qui, se révolte Campane Joseph
L’État haïtien pérennise le système de déformation des citoyens de l’éducation nationale. Ce système anachronique inadapté à la réalité et au besoin du peuple paralyse le développement du pays. Il devait être un sujet de débat parlementaire. Ce sujet devait être une question de préoccupation nationale. Pourtant, il est banalisé au plus haut niveau.
La commission chargée de l’étude du dossier des membres du cabinet du premier ministre nommé, Fritz William Michel, annonce ne pas pouvoir obtenir certaines pièces importantes de certains ministres, notamment les documents attestant la formation universitaire des personnes en question. C’est le cas de l’actuelle ministre désignée de l’éducation nationale.
Si effectivement, les commissaires ne peuvent pas retracer le parcours postscolaire de la ministre et que celle-ci est dans l’incapacité de présenter ses attestations, cela laisse croire qu’elle n’a pas de formation universitaire. Peut-on confier la charge de l’éducation d’un pays à quelqu’un qui n’a même pas formation professionnelle ? Si oui à quel résultat peut-on s’attendre ?
Les autorités haïtiennes vont dans le sens contraire de la logique. Plus une question est difficile, plus elle exige de l’intelligence. Plus un problème est compliqué, plus il nécessite de la compétence. La ministre de l’éducation dispose-t-elle de la compétence requise pour redresser la barque de l’éducation nationale, pour soigner la plaie viscéralement infectieuse du système éducatif haïtien ?
Il est trop simpliste de penser que les responsables ne pouvaient pas trouver des gens qualifiés pour prendre les rênes du Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle, sachant que le pays dispose, bien qu’en quantité limité, de professionnels compétents, le ministère a en sa possession des cadres expérimentés pour remplir cette fonction.
La formation, ce n’est pas une activité insignifiante. Elle a une importance non négligeable dans la qualification d’une personne pour un poste donné. La compétence est une équation. C’est l’addition de la formation et de l’expérience. Il est archi difficile de maitriser un champ sans y avoir un minimum de formation.
La formation permet d’avoir un ensemble de connaissance dans un domaine précis. Sans quoi, on exerce quelque chose que l’on ne connait pas. La ministre a une mission qu’elle ignore. Sur le plan politique, cela montre qu’elle va faire l’objet de marionnette. Elle va être télécommandée. Elle symbolise l’intérêt de la personne ou du groupe qu’elle représente.
« Si les autorités peuvent attribuer le portefeuille de l’éducation à quelqu’un qui n’a pas une formation de premier cycle universitaire, toutes les écoles du pays méritent d’être fermées », se révolte Campane Joseph, qui croit que c’est un crime contre la nation parce que la gestion de l’éducation n’est pas l’affaire de tout le monde.
Le juriste et politologue pense que l’administration de Jovenel Moise travaille pour la destruction de l’éducation dans le pays et contribue au pourrissement du système.
« Il faut mettre les gens à leur place. Il faut suspendre de confier certains postes à des personnes qui n’ont pas les compétences appropriées. Pour transformer le pays, il faut changer le système », nous recommande, de son côté, l’analyste politique, Présimon Jean.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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