Haïti débat / Saccage de la salle de séance de la Chambre Basse : Les députés de l’opposition s’offusquent de la dictature imposée par Garry Bodeau et leur collègue de la majorité
Les députés de la 50e législature iront en vacances le lundi 9 septembre 2019, date retenue par l’État haïtien pour assurer la rentrée des classes à l’échelle nationale. Expéditivement, le président de la Chambre Basse, Garry Bodeau, a convoqué ses collègues ce mardi 3 septembre 2019 à 11 heures du matin en vue de réaliser la séance de ratification du cabinet du premier ministre nommé Fritz William Michel. En désaccord total à cette décision, des députés de l’opposition ont saccagé, tôt dans la matinée, la salle de rassemblement de l’institution.
Mécontents de l’échec de la séance de mise en accusation du président Jovenel Moise, les députés frondeurs s’opposent catégoriquement au rassemblement d’entérinement du gouvernement du PM Michel. Pour faire obstacle à toute éventuelle ratification de ce cabinet ministériel, ils ont vandalisé la salle de conférence de la Chambre Basse.
En dépit de la mobilisation de ces opposants, les députés majoritaires tiennent mordicus à réaliser la séance en délicatesse avec la conjoncture marquée par une crise pétrolière à Port-au-Prince depuis lundi.
« De toutes les manières, nous réaliserons la séance. C’est une question de responsabilité. Nous devons l’assumer. Nous avons un problème de carburant. Nous sommes à moins d’une semaine de la réouverture de l’école. Nous avons beaucoup d’échéances. Nous devons les honorer », a fait valoir le député de la majorité, Patrick Norzéus.
Les députés de l’opposition, de leur côté, ne souhaitent pas transiger. Ils sont mobilisés, disent-ils, par le comportement autotitaire du président de la Chambre Basse qui décide de les convoquer inconstitutionnellement. Selon eux, Garry Bodeau est à l’origine de la destruction de la salle de réunion de la Chambre.
« C’est l’attitude outrancière, anti-démocratique de Garry Bodeau qui explique ces dégâts matériels. Il ne respecte pas les principes qui régissent l’institution. Le président de la Chambre Basse a pour devoir de se soumettre aux prescrits de la constitution », a indiqué le député de Mirebalais Abel Descollines, signifiant que ces préjudices sont le résultat de la dictature de la majorité qui n’a pas voulu respecter la constitution.
Abel Descollines croit que les actions de ses collègues de l’opposition ne sont pas insignifiantes. « Les actes commis par mes collègues ont toutes leur importance. La violence engendre la violence. C’est la violence de Garry Bodeau qui a engendré cette violence », a fait savoir Monsieur Descollines.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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