Divisée dans l’imaginaire haïtien, l’opposition présentée unifiée, a proposé à la nation une alternative consensuelle
L’opposition institutionnelle a présenté une alternative consensuelle pour la refondation d’Haïti, ce dimanche 8 septembre 2019. Dans une cérémonie symbolique à l’Hôtel Wozo Plaza à Mirebalais, elle a annoncé la reprise de la mobilisation en exprimant un esprit d’unité au sein du consortium. Les sénateurs frondeurs ont annoncé, de leur côté, une bataille de titan au Sénat de la République pour contrer, cette semaine, le gouvernement du PM Fritz William Michel.
Divisée et très décriée dans l’opinion publique haïtienne pour avoir exigé, incessamment depuis plus d’un an, le départ du président Jovenel Moise sans un projet de gouvernance et de résolution de la crise chronique, l’opposition institutionnelle a proposé à la nation une alternative consensuelle signée, entre autres, par 132 partis politiques et 420 organisations de base et populaires.
Ce document est rendu public en réponse au problème d’alternative qui, d’après les organisateurs de l’événement assimilé à la cérémonie de Bois Caïman, empêchait à l’opposition d’atteindre son objectif de renverser le régime en place. Organisée dans les jardins de l’Hôtel Wozo plaza à Mirebalais, cette cérémonie, pour les acteurs, symbolise l’unité de l’opposition plurielle.
« Désormais, je n’entends plus les journalistes qui disent que nous n’avons pas d’alternative, que nous ne savons pas ce que nous allons faire après le départ de Jovenel Moise et qu’il n’y a pas d’unité entre nous », a déclaré Me André Michel, qui a annoncé qu’après cette cérémonie la mobilisation va être reprise partout dans le pays.
Les instigateurs n’ont pas fermé le mouvement. Ils laissent la possibilité à d’autres acteurs et secteurs de la vie nationale de signer le document, pourvus qu’ils partagent ces 4 conditions : la démission de Jovenel Moise, la réalisation du procès petro Caribe, de la conférence nationale et la mise sur pied d’une nouvelle transition.
Le sénateur Ricat Pierre croit que cette alternative était importante. « Nous avions besoin d’une alternative à Jovenel moise, au régime du PHTK. Ce régime qui dirige le pays est un régime de la honte et de l’immoralité. Nous devons changer ce système qui transforme tout en marchandise. Un petit groupe qui représente 5 % a conduit 95 % de la population dans la misère », moucharde le sénateur du Sud Est.
Pour sa part, Serge Pierre Louis, s’en prend au profane de la politique. « Les fonctions politiques doivent être réservées aux hommes et aux femmes qui pratiquent la politique », a indiqué l’ancien député de Marchand Dessalines, qui a insisté sur le nouveau slogan de l’opposition institutionnelle « Nous gen altènativ, nou ini, nou pare ».
À travers ce nouveau document, les acteurs de l’opposition exige, entre autres, le départ sans délai du président Jovenel moise et son remplacement par un juge de la Cour de Cassation de la République. Ce juge doit avoir été régulièrement nommé et être politiquement désintéressé. Il doit être intègre, de bonne réputation et n’avoir aucune appartenance politique connue.
Les protagonistes de l’opposition recommandent la chute du gouvernement et la caducité de la 50e législature. Ils Proposent une transition qui doit durer au moins trois ans. Ils suggèrent que le premier ministre soit issu de l’opposition qui regroupe tous les secteurs de la vie nationale et qui se sont clairement exprimés pour le départ de Jovenel Moise. Cette personne doit avoir une expérience avérée et ne pas être impliquée dans aucun crime financier notamment dans le dossier Petro Caribe.
Le PM doit former un cabinet ministériel inclusif et représentatif. Il doit le communiquer au président pour nomination. Le cabinet doit être composé au maximum de 14 ministres.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la radio Télé Scoop,
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