Haïti/Coopération : « La renaissance d’Haïti, sa refondation passera par un réveil des territoires », dixit Alain Joyandet
De concert avec son collègue Alain Joyandet, la ministre française chargée de l’Outre-mer avait donné, le mardi 23 mars le coup d’envoi de la Conférence des villes et régions du monde pour Haïti, déroulée à l’Hôtel La Batelière située à Schoelcher dans la périphérie de Fort-de-France. « Je suis heureuse et fière que ce soit l’outre-mer qui était choisie pour organiser cette conférence… Fière, en raison des liens historiques et de cœur qui unissent les Antilles françaises et Haïti », avait déclaré Marie-Luce Penchard.
La fierté de madame Penchard est aussi importante que celle de la France, ‘’heureuse et fière de pouvoir avec cette conférence d’offrir un cadre à cette mobilisation pour répondre sur le moyen et long termes aux besoins déterminés par les haïtiens et les haïtiennes eux-mêmes’’.
Suivant la thématique principale de cette conférence, les collectivités territoriales ont un rôle prépondérant à jouer dans la reconstruction d’Haïti. Cette idée a été reprise par Alain Joyandet, le secrétaire d’Etat à la coopération et à la francophonie. Paraphrasant le héros haïtien Toussaint Louverture, il a parlé des élus locaux comme les racines profondes et nombreuses sans lesquelles aucune reconstruction ne sera possible. << La renaissance d’Haïti, sa refondation passera par un réveil des territoires>> dixit M. Joyandet.
Dégageant une problématique à partir de ce qui s’est passé en Haïti le 12 janvier dernier, le secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie s’était demandé comment favoriser dans ces territoires une croissance qui ne détruit pas les ressources du pays ?
Comment relancer l’agriculture qui emploie 60 pour cent de la population active alors que le pays(Haïti) importe 70 pour cent de ces besoins alimentaires ?
Comment poursuivre et intensifier un réseau routier national plus vital que jamais pour créer un vrai maillage de proximité et de solidarité entre régions pour exporter des productions locales ?
Comment poursuivre le développement du tourisme avec un seul aéroport international ?
Comment imaginer exploiter, approvisionner sans transport maritime, sans ports régionaux alors que le pays possède une façade maritime exceptionnelle ?
L’élaboration des réponses à ces questions devrait commencer à germer dans cette conférence avait laissé comprendre M. Joyandet.
Dans son allocution, le ministre haïtien de l’intérieur et des collectivités territoriales avait salué l’engagement des maires à assister la population sinistrée après le tremblement de terre. Paul-Antione Bien-aimé a mis l’emphase sur la nécessité de passer de la théorie à l’action en matière de déconcentration, nécessite d’une politique publique en la matière.
Il avait profité de cette rencontre internationale préparatoire à celle de New York le 31 mars prochain pour faire état de quelques points-clés de la version provisoire du PDNA, Post-Disaster Need Assesments(Programme d’Evaluation des Besoins Post-sismiques) portant sur le développement du pays avec les collectivités territoriales comme point d’appui. Dans le cadre de ce document, l’exécutif haïtien, selon M. Bien-Aimé, se propose de développer des pôles de croissance, de renforcer l’administration des territoires et de mettre a leur disposition des ressources nécessaires, d’assurer la montée de la prise en charge des compétences décentralisée, de fournir un appui aux communes, principalement celles se trouvant dans les périmètres immédiats des pôles de croissance afin qu’elles soient dans les 5 prochaines années en mesure de fournir a leur populations respective les services sociaux essentiels.
Le PDNA, a poursuivi Paul Antoine Bien-aimé, présente la nécessite de la formation et de la mise à la disposition des gouvernements locaux un fonds local de développement et d’aménagement du territoire.
La série d’allocutions prononcée à l’ouverture de cette conférence a été bouclée par la mairesse de Pétion-Ville. Apres avoir exposé les grandes difficultés auxquelles font face actuellement les communes haïtiennes, Claire Lydie Parent, s’adressant à l’assistance, avait terminé ses propos en ces termes : « Nous les collectivités haïtiennes, nous sommes venues vous demander si vous êtes prêtes à faire le chemin avec nous, plus spécifiquement dans le suivi des résolutions, pour éviter que cette conférence ne soit pas inscrite dans le lot des conférences sans suite ».