Haïti débat / Violence dans les manifs en Haïti : Washington a gelé le visa de plusieurs leaders de l’opposition haïtienne
Après moult appels au dialogue et contre l’usage de la violence dans les manifestations, depuis plus de deux mois, en Haïti, exigeant le départ du président de la République, Jovenel Moise, du pouvoir, Washington adopte des mesures punitives contre des leaders de l’opposition politique haïtienne. Les autorités américaines ont jugulé le visa de plusieurs chefs de file de la mobilisation.
Les États-Unis ont décidé de bloquer le visa des influenceurs de l’opposition pour les exactions perpétrées dans les mouvements de mobilisation contre le pouvoir en place qui paralyse toutes les activités du pays et qui rend la population endolorie.
Dans un communiqué rendu public le jeudi 24 octobre écoulé, les autorités américaines ont mis l’accent sur leur position contre la violence en Haïti. « Les dirigeants haïtiens doivent travailler ensemble pour trouver une solution pacifique et démocratique, avec un sens accru de l’urgence. Le peuple haïtiens souffre, nous sommes aux cotés des Haïtiens qui attachent de l’importance à la paix en appelant avec courage à la reddition de compte. Les États-Unis déplorent le blocage actuel en Haïti, qui contribue directement à la violence, à une montée en flèche des besoins humanitaires et à l’interruption de la vie quotidienne du peuple haïtien », a écrit la note américaine.
Les dirigeants américains n’ont pas pris la résolution de verrouiller le visa des chefs de l’opposition pour leur idéologie politique. Cette mesure ne concerne pas le leader de Pitit Dessalines, Jean Charles Moise, qui revendique une position marxiste/gauchiste. Si Moise Jean Charles n’a pas été sanctionné, c’est parce que, pour Washington, il ne projette pas une image de violent. L’establishment américain ne soutient pas la démarche de la violence dans les mouvements de protestation contre le pouvoir.
Les responsables de l’opposition ignorent la dimension géopolitique de la crise qu’il y a actuellement en Haïti qui est à moins de deux heures de temps de Miami et qui représente dans ces genres de situation une menace pour les États-Unis. Les américains mènent depuis quelque temps une bataille dans le monde contre les terroristes. Ces derniers affectionnent les situations de désordre, de grande confusion dans les zones avoisinantes des pays cibles pour les atteindre.
Pour les américains, la protection de leur territoire ne concerne pas seulement la sécurisation de la surface de leur pays. Elle se rapporte, non seulement à la préservation de leur contrée, mais aussi à la stabilité des régions périphériques. La sécurité américaine prend en compte à la fois la stabilité interne et environnante du pays.
En adoptant la voie du dialogue et une méthode pacifique, les américains auraient pu mieux comprendre les protagonistes de l’opposition haïtienne. Autrement dit, les acteurs de l’opposition auraient plus de chance de trouver la bénédiction américaine.
Les dirigeants de l’opposition institutionnelle ont été frappés par cette sanction dans un contexte où les États-Unis annoncent la fermeture, pour le 29 novembre prochain, de leur bureau assurant les services d’immigration en Haïti, un bureau qui est sous la tutelle du Département de la sécurité interne du pays.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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