Haïti débat / L’opposition politique et la mobilisation : Après les deux rencontres de Madame Craft, le mouvement est cassé
Après les rencontres de l’émissaire américaine, Madame Kelly Craft, au cours de ce mois de novembre, avec le président de la République et des représentants des différentes forces politiques du pays, le mouvement de l’opposition institutionnelle haïtienne, revendiquant la démission de Jovenel Moise, est complètement rompu. Depuis ces deux rencontres, toutes les mobilisations annoncées par les leaders de l’opposition sont vouées à l’échec.
Conscient de l’effritement de la mobilisation, le militant de l’opposition, Arnel Bélizaire, tente de remobiliser, ces derniers jours, les combattants dans l’Artibonite. Après une déclaration obscure faite au début de cette semaine exigeant à ses partisans de continuer à ériger des barricades en sautant des institutions comme les hôpitaux, les commissariats, l’Ambassade américaine et de fermer la brasserie La Couronne, un mandat d’amener est émis contre lui par le parquet de Port-au-Prince. Accusé de complot contre la sureté de l’État, ce vendredi 29 novembre, dans la matinée, il s’est échappé de la poursuite des forces de l’ordre, lors d’une réunion, dans une localité appelée Pivert à Saint Marc.
L’opposition politique avait annoncé une manifestation pour ce vendredi 29 novembre à l’occasion de la commémoration du massacre de la ruelle Vaillant. La population n’a pas répondu à l’appel.
À Bon Repos et à Croix-des-Bouquets, les habitants ont enlevé tous les barricades. Ils ont nettoyé et dégagé les passages. Dans certains endroits, ils ont mêmes barbouillé les caoutchoucs de diverses couleurs. Cette action n’est pas anodine. Les pneus ne sont utilisés comme avant. Si au préalable, on les utilisait en les enflammant en signe de protestation, les cruciens les transforment en décor.
Examinant la situation du pays, lors de la retransmission de l’émission Haïti débat de ce vendredi 29 novembre, l’analyste politique Présimon Jean appelle les acteurs à la raison. Selon lui, si les objecteurs du pouvoir en place ont fermé le pays pendant plus de 10 jours en février dernier, ils ont répété les mêmes actions durant plus de deux mois, de septembre à novembre, ils n’arrivent pas à ramener l’international à leur position, ils n’ont plus besoins de maintenir cette stratégie de bloquer les artères du pays pour porter le président à la démission.
Les moments de blocage du pays ont fait beaucoup de mal à la population. Si le peuple était au bord du précipice avant, après ces périodes de fermeture, il se trouve au fin fond du gouffre.
Mozard Lombard,
Journaliste/Rédacteur de la Radio Télé Scoop,
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