Le message d´obama au monde musulman
Barack Obama veut aller vite. Dès son premier entretien bilatéral avec Hosni Moubarak, le président américain a affirmé avoir discuté des moyens de relancer le processus de paix israélo-arabe. « Nous avons envisagé comment aller de l’avant dans le processus de paix », a-t-il dit aux journalistes après cet entretien qui a eu lieu au palais présidentiel juste après son arrivée au Caire.
« L’Amérique s’est engagée à travailler en partenariat avec les pays de la région de manière à répondre aux aspirations de tous », a-t-il ajouté. Il a aussi souligné avoir d’abord tenu à s’entretenir avec Hosni Moubarak, 81 ans, et depuis 27 ans au pouvoir, « qui possède à l’évidence des décennies d’expérience sur un grand nombre de questions ».
Le président américain a précisé avoir transmis à son homologue et au peuple égyptien les « salutations » des États-Unis, et qu’il souhaitait continuer à consulter le dirigeant égyptien « pendant des mois et des années à venir ». Pour sa part, Hosni Moubarak a indiqué avoir discuté « franchement et sans réserves » avec le président américain de questions centrées sur le Proche et le Moyen-Orient, y compris de l’Iran soupçonné par les Occidentaux de vouloir se doter de l’arme nucléaire.
Ayant déjà proclamé en Turquie que les États-Unis n’étaient pas et ne seraient « jamais en guerre contre l’islam », Barack Obama a donc choisi l’Égypte, où vit un Arabe sur quatre, pour ce discours à l’adresse de 1,5 milliard de musulmans. Cette allocution, très attendue, doit ouvrir une nouvelle donne entre l’Amérique et le monde musulman afin de tourner la page de l’ère Bush.
« Ce que vous allez voir, ce sont d’importantes discussions sur les moyens de réaliser des progrès et d’en finir avec le blocage » actuel dans le processus de paix israélo-palestinien, a déclaré mercredi à Ryad Ben Rhodes, qui écrit les discours du chef d’État américain. La visite de Barack Obama au Caire est entourée de mesures de sécurité exceptionnelles. C’est dans une capitale égyptienne placée sous très haute sécurité, et où tout bain de foule est exclu, que le président américain devrait se déplacer en hélicoptère d’un point à l’autre, selon la presse.
Obama en France le 6 juin
Mercredi, les entretiens de Barack Obama à Ryad ont coïncidé avec des menaces du chef d’Al-Qaeda , le Saoudien déchu de sa nationalité, Oussama Ben Laden. La chaîne Al-Jazira du Qatar a diffusé, peu après l’arrivée du président américain à Ryad, un enregistrement de Ben Laden dans lequel il a accusé le président américain de « suivre la même politique d’hostilité à l’égard des musulmans » que George W. Bush, et de susciter « plus de haine » contre l’Amérique. « Il pose ainsi les fondements à des guerres de longue durée », a dit l’homme qui a revendiqué les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis dans le deuxième message en 24 heures d’Al-Qaeda. Son adjoint Ayman Al-Zawahiri avait parlé avant lui d' »opération de relations publiques » de Barack Obama. La Maison-Blanche y a vu une tentative de détourner l’attention de la démarche de réconciliation avec les musulmans engagée par le chef d’État.
Après l’Égypte, Barack Obama doit visiter vendredi le camp de concentration de Buchenwald, en Allemagne, et participer samedi au 65e anniversaire du Débarquement en Normandie des forces alliées contre l’Allemagne nazie.◘