L’OIT inquiet de l’impact de la crise économique sur la santé des travailleurs
A l’occasion de la Journée mondiale de la santé et de la sécurité au travail – ce 28 avril 2010 -, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a exprimé son inquiétude sur l’impact de la crise économique globale sur la santé et les conditions de travail des individus.
« Récemment, les répercussions de la crise économique sur les entreprises ont fait payer un lourd tribut à de nombreux travailleurs», a déclaré le Directeur général du Bureau international du travail (BIT), Juan Somavia, soulignant que l’un des sujets de préoccupation était « l’augmentation des pathologies psychosociales liées aux nouvelles formes de stress et de contrainte qui caractérisent la vie professionnelle dans l’économie mondiale ».
« Chaque jour, 6.300 personnes meurent des suites d’un accident ou d’une maladie professionnels, soit plus de 2,3 millions de décès par an. Les 337 millions d’accidents du travail qui se produisent tous les ans entraînent généralement des arrêts de travail prolongés », a-t-il indiqué.
« Le coût humain de cette tragédie quotidienne est incalculable. Le coût économique, quant à lui, des journées de travail perdues, des traitements médicaux et des prestations en espèces est estimé à 4% du PIB mondial annuel. C’est plus que le montant total des plans de relance adoptés face à la crise économique des années 2008-09 », a-t-il expliqué.
L’OIT est partenaire de toute une série de séminaires, de conférences, d’expositions ou d’ateliers afin de promouvoir le dialogue sur la santé et la sécurité au travail (SST) et une culture de prévention dans le monde professionnel.
L’organisation a récemment adopté une liste révisée des maladies professionnelles qui comprend pour la première fois les troubles mentaux et comportementaux et ceux liés au stress post-traumatique. Le Conseil d’administration du BIT a également adopté un plan d’action pour obtenir une large ratification et une mise en œuvre effective des instruments relatifs à la santé et à la sécurité au travail.
« Cette liste ainsi que les normes du travail de l’OIT qui concernent déjà la santé et la sécurité au travail forment un cadre commun pour l’ensemble des Etats Membres de l’OIT», a déclaré le Directeur du Programme SafeWork du BIT, Seiji Machida.
« L’OIT prône l’application des normes du travail internationalement reconnues comme principal outil de réduction du fardeau humain et économique que représentent les accidents du travail et les maladies professionnelles », a-t-il souligné.
Actuellement, des risques nouveaux apparaissent dans des domaines comme les nanotechnologies, la biotechnologie et la manutention de produits chimiques, a indiqué M. Somavia.
Le vieillissement de la main-d’œuvre et l’augmentation du nombre de travailleuses et de travailleurs migrants et de travailleurs informels sont autant de facteurs qui ont des incidences sur les stratégies de sécurité et de santé au travail, précise l’OIT.
« Les stratégies de prévention doivent être adaptées à cet environnement. Il faut évaluer et renforcer constamment les systèmes de gestion de la sécurité et de la santé au travail si l’on veut mettre un terme aux pratiques défaillantes héritées du passé, relever les défis du présent et prévenir les risques futurs », a dit M. Somavia.
« En cette Journée mondiale pour la sécurité et la santé au travail, réaffirmons l’engagement que nous avons pris d’œuvrer ensemble afin de transposer ces normes et directives en politiques judicieuses et en bonnes pratiques qui soient profitables à tous », a-t-il conclu.