Démission : le Conseil électoral provisoire amputé d’un membre
Le conseiller électoral, Jean-Simon Saint-Hubert, jette l’éponge et laisse, entretemps, un vide au sein du Conseil électoral provisoire (CEP) qui est privé désormais d’un de ces 9 membres. Dans une lettre acheminée, le vendredi 3 juillet, au président Jovenel Moïse, le conseiller a tenu à informer que sa démission, prise suite à la délibération avec le secteur des droits humains, est effective dès réceptions de la lettre.
« Ma décision fait suite à une longue réflexion sur la situation générale du pays. En effet, l’institution de ce conseil a été rendue possible grâce à de nombreuses consultations entre différents secteurs du pays. Notre mandat aurait dû prendre fin immédiatement après l’installation du président de la République pour laisser la place à une institution permanente selon l’article 289.3 de la Constitution haïtienne », a écrit le conseiller Saint-Hubert. Il juge la mauvaise foi et l’incapacité « des uns et des autres » qui a fait basculer le fragile consensus de 2016.
Plus loin, le conseiller Saint-Hubert n’y va pas de mains mortes pour déshabiller le président Moïse, qui, selon lui, se trouve dans une situation de facto, car, nuance-t-il, « du moment qu’il dirige le pays par décret, sans la supervision d’un corps législatif, sa présence au pouvoir relève de ce qu’on appelle en droit constitutionnel un coup d’état ».
Tout en évoquant l’organisation des élections qui, dit-il, est fondée essentiellement sur les libertés d’association, d’expression et de rassemblement, le conseiller regrette que depuis environ deux ans, le cadre de jouissance de ces libertés est systématiquement réduit par le développement accru du gangstérisme qui sévit partout dans le pays. « De là découle une ambiance politique inappropriée pour un retour à l’ordre républicain », décrit-il dans sa lettre de démission.
Michelson Césaire