Parade des bandits armés: l’appréciation du ministre de la Justice diffère de celle de la PNH
Le point de vue du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Lucmane Délille diffère de celui de la PNH. Le titulaire du ministère de la Justice dit instruire la PNH de faire tout ce qui est dans son pouvoir comme force de sécurité publique afin de traquer ces criminels, car, s’insurge-t-il, c’est inacceptable de voir cette démonstration des hommes armés à la télévision.
Tout juste revenu d’un voyage à l’étranger, Lucmane Délille, revient en conférence de presse sur la parade des bandits armés en début de semaine à Port-au-Prince. Le vice-président du Conseil supérieur de la Police national (CSPN), se montrant indigné par cette situation, déclare que l’inacceptable ne peut pas être défendu. L’homme de loi dit attendre de pied ferme la prochaine parade annoncée par des bandits armés.
Me Lucmane Délille dit formuler des recommandations à l’institution policière de traquer ces individus comme des bêtes sauvages. « Aucune société ne peut tolérer une telle chose. C’est révoltant », clame-t-il.
Les propos du ministre de la justice ne concordent pas avec l’appréciation des autorités de l’institution policière sur le spectacle qu’offrent les bandits armés mardi dernier. Le porte-parole de la PNH justifiait le retrait des agents de l’ordre au moment de cette action. Il était préférable d’éviter une effusion de sangs que de les affronter, avait défendu Michel-Ange Louis-Jeune.
« Haïti n’est pas une République bananière où des vagabonds, des délinquants et des criminels font ce que bon leur semble. Comment l’État peut accepter que des bandits puissent investir les rues tout en terrorisant de paisible citoyens », s’interroge plus loin le ministre Délille.
Je n’étais pas là. Je suis donc de retour. Ce genre de comédie de mauvais goût, je ne le saurais accepter, martèle-t-il. Comment des délinquants dont leur place se trouve derrière les barreaux puissent semer la terreur depuis assez longtemps dans le pays ?À propos de la répression exercée par la police pour interdire un sit-in organisé par la structure baptisée « Nou Pap Dòmi », le ministre de la Justice confie n’être pas au courant des actes répressifs. « La Constitution reconnaît le droit des citoyens de manifester pacifiquement. La police a pour mission de sévir contre tous ceux voulant troubler l’ordre public. Automatiquement qu’il y ait la présence des jets de pierres, des pneus enflammés sur la chaussée, la police doit protéger des vies et des biens », avance le ministre, informant qu’il va s’entretenir autour du comportement des agents de l’ordre. Me Lucmane Délille profite pour inviter les organisateurs des mouvements de mobilisation à surveiller les infiltrations dans leur rassemblement.
Michelson Césaire