R.I.P Gérard Gourde, une grande figure de la politique contemporaine haïtienne s’évapore
Me Gérard Gourgue est décédé ce vendredi 4 décembre 2020, à l’âge de 95 ans, à l’hôpital du Canapé-Vert, a appris la Radio Télé Scoop saluant le départ d’une grande figure de la politique contemporaine haïtienne. Un rêveur est parti avec le rêve de changement de son pays qui devient aujourd’hui une contrée de gangsters, de kidnapping, d’insécurité. Un défenseur des droits humains a rendu l’âme laissant un pays avec une pléthore de quartiers de non droits et un peuple sans le moindre droit. Un politicien de carrière a succombé laissant Haïti avec une crise politique endémique, vielle de plus de trente ans.
Biographie de Me Gourgue
Antoine Joseph Gérard Gourgue ou Gérard Gourgue, né le décembre 1925 à Port-au-Prince, est un homme politique, avocat, militant des Droits de l’homme, ministre, ambassadeur, enseignant et ancien candidat à l’élection présidentielle d’Haïti.
Gérard Gourgue fit ses études secondaires au lycée Alexandre Pétion de Port-au-Prince. Il suivit des études universitaires à Haïti puis en France. Il fut camarade de promotion de l’écrivain haïtien René Depestre.
Gérard Gourgue fut un avocat de carrière, membre du barreau de Port-au-Prince. Il fut également professeur de droit constitutionnel et a longtemps enseigné dans différentes institutions universitaires d’Haïti, dont les facultés de droit et d’ethnologie.
Dans les années cinquante, il fit une courte carrière militaire au cours de laquelle il devint lieutenant.
En 1978, face aux exactions du régime dictatorial de Jean-Claude Duvalier et de sa milice armée des Tontons macoutes, il créa la Ligue haïtienne des droits humains. Il en fut le dirigeant et l’avocat jusqu’en 1986.
Le février 1986, à la chute de la dynastie des Duvalier, Gérard Gourgue fut appelé au Conseil National de Gouvernement (CNG) d’Henri Namphy. Il fut membre de cette junte civilo−militaire et ministre de la justice. À peine un mois plus tard, il démissionna en raison de profondes divergences avec ce nouveau pouvoir.
Aux élections de 1987, Gérard Gourgue brigua la Présidence de la République sous la bannière du Front national de concertation (FNC), une plate−forme d’organisations politiques et sociales du secteur démocratique. Le candidat du FNC était sur le point de l’emporter, mais le massacre de plusieurs dizaines d’électeurs, le 29 novembre, commandité par le régime de Namphy et exécuté par les Tontons macoutes, déboucha sur l’annulation du scrutin et la dissolution du Conseil Électoral Provisoire.
Après l’élection présidentielle haïtienne de 2000, et au vu des résultats, il fut désigné président symbolique d’Haïti, en février 2001, au moment où le président élu Jean-Bertrand Aristide prêtait serment.
En 2004, Gérard Gourgue fut désigné à la fois au poste d’ambassadeur d’Haïti à l’UNESCO et de représentant personnel du Président provisoire, Boniface Alexandre, auprès de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), à Paris.
Il fut également à la création d’un collège qui porte son nom, l’Institution Secondaire Gérard Gourgue de Port-au-Prince.
Le jeudi juin 2009, Gérard Gourgue participait à la quinzième édition de la plus grande fête du livre haïtien dénommée Livres en Folie, au Parc Historique de la Canne à Sucre.
À la suite du tremblement de terre de 2010 à Haïti, Gérard Gourgue participait à Pétion Ville, le 29 mars 2010, à la présentation, par Rudolph Henri Boulos, du document intitulé « Plan stratégique de sauvetage national » (PSSN), et sous-titré : « Pacte intergénérationnel de progrès et de prospérité partagés 2010-2035 ».
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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