Haïti débat / décès de Serge Gilles: Une grosse perte pour le pays, reconnaissent Mme Beauzile et Évans Paul
Moins de quatre jours après le décès du sociologue haïtien Anthony Barbier survenu dans la nuit du vendredi 29 janvier dernier, le père fondateur du parti politique Fusion des sociaux-démocrates haïtiens, Serge Gilles, a rendu son dernier soupir. Empêtré dans une crise politique, le pays a refait une grosse perte.
Un mentor, un politicien sénior est parti. Décédé dans la soirée du lundi 1e février à l’hôpital du Canapé Vert, à l’âge de 86 ans, le départ de Serge Gilles va laisser un vide sur l’échiquier politique très pauvre en termes de qualité et de compétence.
Jointe au téléphone, à l’émission Haïti débat de ce mardi 2 février en cours, la présidente du parti Fusion, Madame Edmonde Supplice Beauzile, n’a pas pu retenir ses larmes. Avec des larmes dans la voix, l’ancienne candidate à la présidence pleure la perte d’un père, d’un mentor, d’un grand conseiller, d’un politicien avec une grande capacité d’écoute et un grand sens de pardon.
« Je ne crois pas qu’il en existe deux comme lui. Il croyait que le pays ne changerait pas, tant que les partis n’arriveraient pas à prendre le pouvoir. Si les partis ne prennent pas le pouvoir, nous serons toujours dirigés par des GRENN SENK », a signifié l’ex sénatrice du département du Centre.
Pendant que le décès de Serge nous préoccupe, a-t-elle renchéri, nous nous sommes aussi préoccupés par la conjoncture politique. Serge était le tout premier à parler de la question du dialogue national en Haïti. Il en parlait depuis mars 1988. C’est l’un des héritages qu’il a légué au pays. Il nous a toujours appris qu’il faut être deux pour danser le tango. On a beau tenter d’entreprendre des dialogues avec le président Jovenel Moise. Mais, il n’a jamais été sincère.
Abondant dans le même sens, l’ancien premier Ministre haïtien, Évans Paul, reconnait, lui aussi, que le pays a fait une perte énorme avec le décès de Serge Gilles. Serge, souligne-t-il, était un personnage aimable, attrayant qui privilégiait la fraternité.
Évoquant la personnalité du feu Serge Gilles, le chef du parti KID appelle les acteurs à la transcendance pour sortir le pays du marasme politique. Il n’est pas encore trop tard, leur dit-il, pour transcender les clivages politiques pour aplanir la crise. Sans un accord politique, je ne vois pas comment Jovenel Moise pourrait accomplir ses échéances.
Je ne vois pas non plus, ajoute-t-il, comment l’opposition arriverait à réussir la transition. Ce serait le plus gros cadeau que l’on puisse offrir à Serge et à Anthony. Je suis pour le dialogue. Je suis contre la confrontation. Pour garantir la prospérité dans la postérité les deux camps doivent s’entretenir. Si les partis campent chacun sur sa position, le problème sera résolu à moitié. La crise va rebondir à l’avenir.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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