Scoop édito/Référendum : Un faux semblant lancé sur fond de manipulation visant à faire passer le temps
Le pouvoir fait passer le temps. Le président Jovenel Moise est en mode dilatoire. Le processus référendaire lancé sur fond de manipulation est un tremplin politique. Insensible à la misère, la douleur et la souffrance du peuple haïtien, le président de la République sort le grand jeu pour gérer sa cinquième année de pouvoir.
Du fond de son ignorance, la population, dans sa grande majorité, même parmi les plus scolarisés, ignore ce que c’est le référendum. Les haïtiens n’en ont pas été informés. Le pouvoir qui devait assurer l’éducation de tous les citoyens se joue et profite de l’analphabétisme des filles et fils de Dessalines.
Du fond de sa grande ignorance, la population n’est pas mobilisée. Elle n’est pas embarquée. Toutefois, il faut le reconnaitre, elle n’a pas choisi de ne pas s’y embarquer. Les haïtiens ne montent pas à bord, pas parce qu’ils ne pouvaient pas s’embarquer, mais parce que les manipulateurs ont choisi de ne pas les embarquer. L’atmosphère référendaire n’a pas été créée. Le peuple n’a pas été mis dans une ambiance de référendum.
Le pouvoir sait que le référendum n’aura pas lieu. N’ayant pas les moyens de sa politique, tenant compte du contexte sociopolitique du pays, l’État haïtien occupe l’opinion publique pour gagner du temps. À ce jour, pas un bureau de vote n’a été installé. Aucune campagne d’informations, de sensibilisation, de mobilisation, de motivation n’a été entreprise. Les responsables font le simulacre.
Le processus de référendum enclenché par l’équipe au pouvoir est aussi une stratégie de spéculation, une activité lancée pour gagner de l’argent au détriment de la situation de grande précarité de la masse populaire qui vivote dans la misère.
Du département du Sud Est, en passant par les départements du Centre, de l’Artibonite, du Nord Est, Nord-Ouest pour arriver au département du Nord, des représentants départementaux témoignent, ce vendredi 4 juin 2021, sur les ondes de la Radio Télé Scoop, du faux semblant du pouvoir par rapport à ce référendum.
Selon des sources fiables, la date du 27 juin retenue pour la tenue de ce référendum serait reportée au 1er août. La réalisation du référendum fixé dans un premier temps au 25 avril passé est ainsi donc à son deuxième report. Les alibis sont déjà là pour justifier ce second report. D’abord, la question du corona virus qui est revu à la hausse ces dernières semaines en Haïti. Ensuite, le problème de l’insécurité avec la gangstérisassions du pays, notamment du pôle sud de la Capitale haïtienne dominé par des civils armés.
Depuis tantôt deux jours les bandits armés de Grand Ravine et de Petit Bois sèment la terreur sur la nationale # 2, à hauteur de Martissant et Fontamara. Ils obligent les habitants à laisser leur maison pour aller se réfugier dans l’indifférence la plus totale du pouvoir sur la place publique de Fontamara 43. Le Grand Sud est donc coupé du reste du territoire haïtien. Le pays a besoin de dirigeants responsables, honnêtes, patriotes, sensibles à la souffrance de la population, attachés à Haïti, mais non pas à la durée d’un mandat.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez radio Télé Scoop,
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