Scoop édito : Haïti ne se relèvera pas de ce climat infernal d’insécurité sans une intervention d’une force étrangère
De jour en jour la situation du pays se dégrade. La misère augmente. Le climat d’insécurité fait peur. La population n’a qu’un seul recours. Laisser le pays pour aller se réfugier ailleurs. L’humiliation des migrants haïtiens n’est qu’à ses débuts.
La situation de grande précarité et d’insécurité chronique d’Haïti fait du pays une terre de transit. Le rêve le plus cher que nourrissent, aujourd’hui, les filles et fils haïtiens, c’est de se rendre dans un autre milieu.
Accablée par la misère, terrorisée par l’insécurité, la population ne croit pas depuis quelque temps au pays. Quel est l’avenir d’un pays avec un peuple totalement désespéré en situation de fuite ?
Le pays est en grande difficulté. Il est en voie de disparition. Les acteurs n’inspirent pas confiance. La situation devient de plus en plus inquiétante. Les bandits exhibent leur puissance. L’État haïtien n’existe pas.
Les bandits mieux équipés, mieux rémunérés que nos policiers, disposent des armes que ne possèdent pas les agents d’opération de la Police Nationale d’Haïti. Ils imposent leurs lois. Ils étaient en démonstration sur la route nationale # 2, à hauteur de Martissant, ce samedi, après l’exécution d’un agent de l’unité de l’UDMO, la veille. Les bandits, sur le pied de guerre, avec des armes de guerre, occupaient les deux cotés cette artère, sous le regard impuissant de la PNH cloitrée dans des chars blindés, obligeant la population effrayée à traverser le secteur, les bras en l’air, sous la pluie, avec un sol marécageux et boueux.
Le kidnapping prend une proportion démesurée cette semaine. Les bandits changent de stratégie. Les églises sont devenues leur nouvelle cible d’attaque. Après avoir tué un diacre et kidnappé sa femme, qui allait recouvrer sa libération par la suite contre rançons, de la première église baptiste de la rue de la réunion de Port-au-Prince, le dimanche 26 septembre dernier, ils ont répété le coup. Un pasteur a été enlevé ce dimanche 3 octobre 2021 en plein culte dans une autre église à Delmas 29.
Les bandits n’enlèvent pas ces derniers jours que des citoyens. Ils réclament des rançons sur des camions de distribution de carburant à Cité Soleil. Ils exigent 25 000 dollars us par camion. C’est l’une des raisons qui expliquent la rareté de carburant déplorée sur le marché haïtien. L’État haïtien achète du carburant, mais il n’arrive pas à assurer sa distribution.
Le phénomène du banditisme progresse au rythme de la misère en Haïti. Autant que la misère augmente, c’est autant que le nombre de bandits augmentent dans le pays.
Pour restaurer la situation, on ne peut pas compter sur la PNH. La PNH est toujours victime dans les opérations. Elle se révèle très impuissante face aux bandits. Cette situation de crise de sécurité est intenable en Haïti. Il faut une intervention d’une force étrangère pour aider la police à rétablir la paix dans le pays. La Police nationale à elle seule n’arrivera pas à redresser la barque, désarmer les bandits, les mettre hors d’état de nuire.
Nous avons besoin d’une intervention d’une force étrangère pour agir sur l’urgence. Il y a une situation d’urgence en Haïti. Après avoir atteint l’objectif fixé, cette force étrangère pourrait repartir. Et nous, nous devons être en mesure d’assurer le maintien de la paix sur notre territoire. Nous en sommes arrivés là à cause de notre incapacité à gouverner le pays. Nous devons faire preuve de responsabilité. Nous devons répondre à notre mission sacrée, celle de satisfaire les besoins de notre peuple, mettre des programmes sociaux dans les quartiers populaires pour empêcher à nos jeunes de se livrer au banditisme.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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