Scoop édito : Jusque à quand le robinet s’arrêtera-t-il de couler du sang à Martissant?
Depuis juin 2021 le robinet de Martissant coule du sang. Le tronçon de route reliant le centre-ville de Port-au-Prince à la commune de Carrefour, donnant accès à quatre grands Départements du pays, Sud, Sud Est, Nippes et Grand Anse, est d’accès difficile. Les passagers risquent gros en fréquentant cet axe de communication routière. Les gangs rivaux sèment la terreur et font la loi.
Dans un discours de circonstance prononcé à l’occasion du 7 février dernier, date qui avait marqué la commémoration du 36e anniversaire de la fin du régime dictatorial des Duvalier et qui devait consacrer l’investiture du 59e Président de la République d’Haïti, le Premier Ministre Ariel Henry avait promis de redresser la situation d’insécurité qui règne dans la section communale de Martissant.
Cette promesse n’ayant pas été tenue. Le robinet de sang continue de couler à Martissant. Ce vendredi matin, les bandits armés ont ouvert le feu sur un autobus qui assure le trajet Port-au-Prince à la ville des Cayes. Bilan : 1 mort et trois blessés.
La situation est révoltante. Le grand Sud est paralysé. Les autorités n’envoient aucun signal traduisant leur volonté de venir à bout du fléau. À contrario, elles empruntent la voie aérienne pour se rendre au carnaval communal de Jacmel.
La population est livrée à elle-même. Les responsables ont fait fi des calamités publiques. L’insécurité continue de faire son chemin. Personne n’est épargnée.
Jacques Faubert Étienne, un ingénieur électronicien, spécialiste en management des systèmes d’information, cadre à la Banque de la République d’Haïti (BRH), a été tué par balles, mardi, par des hommes armés, dans les parages de l’hôpital St-François de Salles, à Port-au-Prince.
Moins de 24 heures après, un journaliste a été tué, cette fois ci non pas par les bandits, mais par la police, lors de la manifestation des ouvriers des industries textiles contre l’insuffisance de l’augmentation du salaire minimum annoncée lundi par le gouvernement haïtien.
La population est doublement victime. Elle est terrorisée par les gangs et violentée par des policiers bourreaux.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
Tél : (509) 3147-1145,
Email : lmozardo10@gmail.com