Scoop édito : Organisations dites de défense des droits de l’homme en Haïti, un obstacle majeur au rétablissement de la sécurité publique!
La société haïtienne au cours de son histoire a connu plusieurs moments de trouble. Haïti a connu une crise au début des années 80 qui a entrainé le départ des Duvalier avec sa force de répression, les Tonton Makout, qui tyrannise la population. La chute des Duvalier n’a pas pu pour autant débrouiller la crise. Cette crise haïtienne, qui ne date pas d’aujourd’hui, continue de faire son petit bonhomme de chemin. Mais, elle n’a jamais atteint ce niveau, avec l’éclatement du phénomène de kidnapping, qui dépasse toutes les bornes, et d’un climat d’insécurité autant suffocant. Depuis tantôt un an, le peuple haïtien subit une situation de crise sécuritaire infernale avec une dictature de bandits.
Alors que le peuple haïtien endure une crise sécuritaire qui met en danger son existence même, les autorités haïtiennes ne manifestent aucune volonté pour y remédier. La situation est telle que les bandits armés ont coupé le département de l’Ouest à hauteur de Martissant depuis un (1) an de quatre (4) autres départements du pays : Sud Est, Nippes, Sud et Grand Anse. Il y a un manque criant de volonté de la part des responsables haïtiens pour lever le blocage de Martissant. Même dans la situation de grande défaillance de l’État, les bandits ne peuvent disposer de plus de moyens que les forces de l’ordre haïtiennes. Une année après, les affrontements entre les gangs rivaux de la côte sud de Port-au-Prince continue de faire couler le sang des innocents à Martissant.
Cette situation rend frustrée la population du grand Sud du pays. Hormis les instigateurs de l’insécurité, en réalité, tout le monde est frustré. Mais, la population couve sa colère. Le commissaire du gouvernement de Miragoane, Jean Ernest Muscadin, lui aussi, est frustré et en colère. Contrairement aux autres citoyens, Monsieur Muscadin n’a pas pu cacher sa frustration. Il a exécuté dans sa juridiction un bandit du gang de 5 seconds qui opère depuis des lustres sur la route de Martissant. La réaction de Muscadin est tout simplement une manifestation de colère par rapport à la domination des bandits en Haïti, particulièrement ceux qui roulent sa bosse sur la route de Martissant et qui paralyse ainsi la circulation amenant vers le Grand Sud.
Alors que le commissaire du gouvernement de Miragoane a voulu lancer un message fort aux bandits pour faire la peur changer de camp, des responsables des organisations dites de défense des droits de l’homme appellent à sa révocation.
Il faut l’avouer, depuis quelque temps, Haïti est un non-lieu. C’est un État de non droit. Aucun droit n’est garanti dans le pays. La population en réalité n’a quasiment aucun accès. Le droit à l’éducation, santé, au loisir, à la nourriture, au logement, au travail, au déplacement, à la sécurité est bafoué en Haïti.
La position des responsables des organisations des droits de l’homme et de la population diverge autour de la réaction de Muscadin. Tandis que les responsables de ces organisations montent au créneau contre le commissaire, la population des Nippes a manifesté cette semaine en signe de solidarité au courageux Muscadin.
La question de l’insécurité défraie la chronique depuis quelque temps en Haïti. Chaque jour, elle fait la une des actualités haïtiennes. Les défenseurs des droits humains n’ont jamais pipé mot.
Ce qui importe, c’est qu’il y a une situation d’urgence présentement en Haïti. Le climat d’insécurité qui règne dans le pays est plus qu’une urgence. Avant même de penser à l’aborder de manière structurelle, il faut agir sur le conjoncturel. La société est en danger existentiel. Elle risque de disparaitre.
Il faut un pays sécurisé pour établir un État de droit. Sécurisons le pays pour rétablir l’État de droit en Haïti. Sans le rétablissement de la sécurité nationale qui implique une grande bataille contre la criminalité, les gangs, les bandits armés, il n’y aura jamais d’État de droit en Haïti. On ne réussira à rien faire sans sécurité. La sécurité est une condition nécessaire au déplacement, loisir, travail, à l’éducation, santé pour ne citer que ceux-là.
Certaines organisations haïtiennes dites de défense des droits de l’homme ainsi constituent un obstacle majeur au rétablissement de la sécurité publique en Haïti.
Mozard lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
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