Haïti débat/ La crise haïtienne : Pour Pascal Adrien le problème d’Haïti est éminemment économique, pour Danio Siriack, le pays a un problème d’inégalité sociale
La crise qui gangrène le pays constitue un sujet de préoccupation majeur pour l’équipe de la Radio Télé Scoop. Après le débat qui a mis aux prises l’ex sénateur de l’Artibonite Youri Latortue et l’économiste Patrick Alexis, mardi, sur les facteurs qui expliquent le cuisant échec de l’État haïtien, Danio Siriack et Pascal Adrien ont exprimé leur compréhension de l’état de fait.
Participant à l’émission Haïti débat, ce mercredi 22 juin 2022, le responsable de communication de l’OPL, Danio Siriack, et le leader du Mouvement Transparence, Pascal Adrien, ont tenté d’expliquer la nature du problème fondamental du pays. Ils ont souligné des déficits relevés chez les dirigeants haïtiens qui desservent le pays et fixé les responsabilités des partis politiques dans le fiasco d’Haïti.
Le plus grand problème du pays, indique Pascal Adrien, c’est un problème de création et de distribution de richesse. Le problème du pays est éminemment économique, sans que je dédouane la politique.
Le problème d’Haïti est d’abord et avant tout un problème d’inégalité sociale. L’inégalité sociale condamne le pays à la précarité, a fait savoir, de son côté, Danio Siriack, s’abstenant d’imputer l’entière responsabilité de l’échec total de l’État haïtien qu’à la classe politique haïtienne. « Pour nous sortir d’où nous sortons pour en arriver là, il y a une responsabilité internationale », dénonce-t-il.
Pour Danio Siriack, ce n’est pas fondamentalement la classe politique, composée de dirigeants, de partis politiques, qui a essuyé l’échec. C’est l’élite haïtienne, précise-t-il, de laquelle provient la classe politique, qui a échoué.
Abondant presque dans le même sens, le chef de file du Mouvement Transparence, Pascal Adrien, croit que le pays a un grand déficit d’hommes et de femmes d’État depuis après, dit-il, le départ des Duvalier en 1986. Danio Siriack dénote aussi des déficits. D’après lui, le pays a de grands déficits, mais c’est de préférence au niveau de l’élite.
À la question de fixer la responsabilité des partis politiques dans la déchéance d’Haïti, Danio Siriack dit ne pardonner aucun parti. « Je condamne tous les parti, y compris mon parti OPL, qui formaient la convergence démocratique en 2003 qui n’avaient pas pu s’organiser pour gagner les élections en 2006. C’est ce qui nous a conduit là où nous sommes aujourd’hui », a déclaré le porte-parole de l’Organisation du Peuple en lutte.
Monsieur Siriack condamne aussi tous les partis qui, par leur passivité, ont laissé le champ libre à Martelly en 2010. « Tous les partis devaient se mettre ensemble pour former un faisceau autour de Mirlande Manigat en 2010 », a renchéri le responsable de l’OPL.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez radio Télé Scoop,
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