Haïti débat : Cette exigence de trouver un consensus large pour intervenir en Haïti traduit une réticence de la part des États-Unis et du Canada, a fait savoir Fritz Dorvilier
Haïti est dans une situation de désordre généralisé. Les écoliers ne peuvent pas se rendre à l’école. Les gens ne peuvent pas circuler. Cette situation est très grave. Toutes les conditions sont réunies pour l’intervention d’une mission de maintien de paix dans le pays, déclare l’ancien chef de mission d’Haïti au Québec, Dr Fritz Dorvilier, à l’émission Haïti débat, ce lundi.
Professeur Dorvilier croit que le Canada est moralement mieux placé pour prendre le commandement d’une intervention en Haïti, soulignant le fait que, depuis 2006, il est dans une posture de retrait en ce qui a trait à cette question. Il se contente de préférence, indique-t-il, de fournir une assistance logistique dans les opérations de maintien de paix à travers le monde.
Fritz Dorvilier en a profité pour analyser la position du Canada et des États-Unis exigeant un large consensus avant d’intervenir en Haïti. Cette exigence de trouver un consensus largement large pour intervenir en Haïti, dit-il, traduit une sorte de réticence de la part des États-Unis et du Canada.
Dire que, ajoute-t-il, pour intervenir dans le pays, il faut trouver un consensus large parmi les acteurs, c’est nous tourner en dérision. Les hommes ne changent pas du jour au lendemain. Il nous serait très difficile de trouver ce consensus large. Les acteurs internationaux sont fatigués de nous. Ils sont tellement fatigués de nous, ils nous demandent l’impossible. Le pays n’a pas besoin d’un consensus large. Ce dont il a besoin, c’est un consensus minimal pour aller aux élections.
Monsieur Dorvilier pense, toutefois, que des manifestations d’intérêt à travers le pays peuvent faciliter l’intervention. Le Canada, explique-t-il, est un État de droit avancé. Il ne serait jamais intervenu dans le pays sans une résolution du conseil de sécurité des Nations Unies.
L’un des principes de l’ONU, souligne-t-il, c’est le principe de la souveraineté des États. Elle n’aurait jamais accepté qu’un pays occupe un autre.
Vu le niveau de complication de la crise sécuritaire qui paralyse le pays, l’ex chef de mission d’Haïti au Canada pense qu’il serait très difficile à la Police de résoudre seul le problème pour des raisons politiques, techniques et éthiques.
La PNH est très politisée. Il lui faut donc un support, a-t-il fait savoir.
Mozard Lombard,
Éditorialiste chez Radio Télé Scoop,
Tél: (509) 3147-1145,
Email : lmozardo10@gmail.com