Reprise refondue sur demande de « Une Bibliothèque s’en est allée »
Une tranche d’histoire contemporaine
Sur demande, un dernier adieu en rappel à sa mémoire, après ses funérailles officielles et nationales, presque dans les termes sans doute de la semaine dernière, mais dans une version beaucoup plus complète que celle déjà lue ailleurs, comme pour conjurer un impossible oubli
Je pleure, avec la nation émue et reconnaissante, la mort très douce d’un juriste érudit, politique avisé, presque centenaire, de souche paysanne solide, planteur –entrepreneur agricole, professeur universitaire en études rurales, et marcheur impénitent : Me Martial Célestin. Ganthier était sa « patria chica », sa « petite patrie ».
Il y a un mois environ, incrédule à n’en croire mes yeux, je vois arriver à la Closerie, pour ainsi dire seul car les deux parents-amis qui l’avaient amené n’allaient pas rester avant de revenir le chercher plus tard, un Martial en pleine forme malgré la faiblesse des jambes, et nous eûmes un tête à tête impromptu mémorable. Dois-je dire d’emblée, sur la qualité de la mémoire phénoménale du vénérable vieillard, qu’il s’est donné la peine – pardon, la joie – de me réciter d’affilée, une vingtaine de fables de Lafontaine et de poèmes de Victor Hugo, pour mon admiration amusée et médusée. Comme pour dire : sa ou di pou sa, mwen là toujou ! Il disait au personnel de service de « la Closerie » accouru le saluer qu’il se préparait dans l’attente du grand jour politique ! Un pneu inusable, increvable ! Notre entretien se prolongea agréablement quand il me fit la faveur d’accepter mon invitation à un déjeuner frugal, sans façon mais enjoué et détendu car il était de pleine verve, même après la destruction à plat de sa résidence domiciliaire on sait quand et où, « in die illa tremenda quando coeli movendi sunt et terra… dum veneris judicare saeculum per ignem », ce Libera me deux fois chanté en latin ce samedi dernier, le jour de ses funérailles qui fut un événement.
C’était un fin lettré grec, latin, littérature française etc. Les deux institution-phares congréganistes de Port-au-Prince, le Petit Séminaire Collège Saint Martial et l’Institution Saint Louis de Gonzague gardent encore la tradition stellaire et d’ailleurs rivale, de ne pas oublier les premiers de classes à travers la succession des « têtes de classes » de chaque promotion, par exemple Martial Célestin à son époque, Joseph Chatelain plus tard ou à Saint Louis votre serviteur (« Ti Manigat ») à mon époque parmi d’autres venus de l’Alma mater de la rue du Centre. On se rappelle le cas de Martial Célestin comme phénoménal trente ans avant mes premières avancées scolaires sur les bancs de Saint Louis. Eh bien, la gueuse a fini par avoir raison de lui.
Martial m’a connu avant ma naissance, quand je faisais mes ébats dans l’espace étroit du ventre de ma mère, à la rue du Dr Aubry, chez le Dr Camille Doucet, avec son « cachimbo » au coin de la lèvre à Lalue, niveau des sœurs, dont l’épouse allait être ma marraine. Je ne sais pas pourquoi, enfant, j’ai retenu la silhouette d’une camarade de jeu, connue « Ti Caro », de Belladère, de la famille Ravix, sucrant son café d’un rapadou cylindrique. En voisin, Martial fréquentait les lieux. Le 16 aout 1930, il m’a vu naître en quelque sorte, riverain de la rue du Dr Aubry dans le voisinage nord-est de la capitale d’où « sévissait », rayonnant sur toutes les écoles comme son fief,, le Dr Charmant, au service national d’hygiène. Je ne l’ai connu vraiment moi-même que trente ans plus tard, en 1946, mais l’ambiance chez les Doucet restés amis de ma famille après leur migration au haut de Lalue, a maintenu Martial dans notre proximité enfantine bien que « lointaine » pour le jeunet qu’il était, avec Rita (du Centre d’Art avec Dewitt Peters), Lolotte, Chaboule, et Jacques Doucet qui ont accompagné notre univers en continuité au fur et à mesure d’être emportés vers l’au-delà. Ma manman, Man Dédée, était la marraine de Chaboule. Martial était dans le paysage. Mais 16 ans nous séparaient, alors Rubicon infranchissable sauf que les pères Spiritains ne laissaient oublier les exploits scolaires d’un « krack » comme Martial.
Adolescent portant encore culottes, je suis entré dans la révolution de 1946 comme on entre en religion, René Dépestre (lycée Pétion) et Massillon Coicou (Saint Louisien) aidant nos pas… Martial y campait de plein pied, très proche d’Estimé et de son équipe, et connu pour ses prises de position dans la triste affaire du double assassinat de Jean Rémy et de Viau qui a donné à la question de couleur l’occasion de s’exprimer. Martial était un quarante-sizard convaincu. Après quoi, déjà substitut du commissaire du gouvernement, il passera à la diplomatie comme secrétaire d’Ambassade à Paris pour les affaires culturelles. Il y entama des études économiques à la faculté de Droit et de Sciences économiques. Entre-temps, Il parviendra à la position de Chargé d’affaires a.i. quand Emile Saint Lot quitta précipitamment son poste prestigieux d’Ambassadeur dans la Ville-Lumière pour venir contribuer à la chute d’Estimé avec le groupe de Sénateurs dissidents en bouche avec Paul Magloire. C’est durant son séjour prolongé à Paris que s’est produit le drame du naufrage du paquebot « Champollion » en rade de Beyrouth, avec deux haitiens à bord, le premier Charles de Catalogne, décédé noyé sur place, et le second, notre Martial qui a nagé jusqu’au rivage, exploit digne des jeux olympiques : Martial savait nager, ce que l’histoire postérieure devait confirmer.
C’est dans l’accomplissement de ses fonctions diplomatiques parisiennes que j’ai connu Martial. Il s’occupait, par exemple, du dossier des étudiants haitiens en France quand il reçut de « Sciences Po, Paris » un rapport d’études du professeur Duroselle écrivant textuellement « Leslie Manigat est le meilleur étudiant que j’aie jamais eu ».. Il y a aux archives du Ministère des affaires Etrangères le propre rapport de Martial sur ce certain étudiant du nom de Leslie F. Manigat dont j’ai eu la copie à mon retour, et qui n’a pas peu contribué à l’excellence de nos rapports personnels. La différence d’âge et d’expérience a ajouté une note quasi-personnelle d’affection filiale plus tard, à l’appréciation admirative dont il a fait montre à mon égard et dont je bénéficiais auprès de lui. Martial est parvenu au poste d « Assistant-Principal » du Secrétaire Général de notre Chancellerie (en fait il remplissait la fonction de Directeur- Général de notre Ministère des Relations Extérieures, d’où l’a chassé en 1957 le zèle duvaliériste intempestif de Joseph D. Baguidy contre le haut dirigeant jumelliste qu’il était devenu de notoriété publique. Je l’ai vu, homme de bien, outragé de s’en aller sur une calomnie de service contre laquelle il s’est défendu vainement comme honnête homme de dossiers probants. Il a offert de prendre du penthotal ou sérum de vérité. Martial était de cette race-là. J’en porte témoignage. Même calomniés, les hommes de bien ont un signe distinctif pour la reconnaissance de leur commune identité.
Et depuis lors, sous la dynastie des Duvalier comme à l’ère soit-disant démocratique pervertie en populisme, c’est l’homme de loi qui l’a emporté dans son statut personnel et ses activités professionnelles. Avocat, juriste, doyen, bâtonnier de l’ordre des avocats, professeur de droit et directeur de thèses, il est la coqueluche de plusieurs promotions tout en gardant sa modestie de style en gérant son cabinet privé d’affaires où il était de mode aux étudiants de rechercher à faire leur stage. L’exil frappe les meilleurs sous la dictature, pendant que Martial remplit sa faculté d’étudiants de substitution pour assurer la relève des promotions de basochiens, mais pour bien montrer où s’orientent son intelligence et son cœur humanistes, Martial, en compagnie de quelques professionnels de pointe comme Leslie Delatour, Charles Clermont, Pierre Clitandre du « Petit Samedi Soir », ose se présenter à Caracas pour participer, à visière levée, à la réunion des Etats Généraux Haitiens (examen clinique, diagnostic, pronostic, thérapeutique) de la situation de crise haitienne. En réalité, c’était les Etats- Généraux de l’opposition à la recherche d’une sortie de crise, que notre RDNP (Rassemblement des Démocrates Nationaux-Progressistes venait tout juste de lancer par mon message de fondation « Les Impératifs de la Conjoncture » (1979),les Etats-généraux Haitiens organisaient, à mon initiative d’opposant déclaré à la dictature. sous les auspices de l’Université des Travailleurs d’Amérique Latine (UTAL) à San Antonio de los Altos, Venezuela. En sont sortis sous ma baguette de chef d’orquestre, avec des camarades et compagnons de combat d’alors, les Georges Anglade, Jean-Claude Bajeux, Jacques Brutus, Eddy Jeanty, Harry Bayas, Gesner Manigat, André Aladin, Harry Carrénard, Pierre Rigaud, Misère Fortuné, Gladys Benoit, Margarita Palacios, le président Luis Herrera Campins, Leslie F. Manigat, Mirlande Manigat, Lionel Desgranges, Luc Charlot, René Benjamin, Serge François, Marie-Carmelle Bordes, Overlow Prou, Narcès Lescouflair, Jean Benoit, François Benoit etc Il en est sorti « les quinze points de Caracas » , Manifeste de l’opposition démocratique publié à l’intérieur d’Haiti sous le régime de Baby Doc.
Enfin, dernier chapitre d’une vie bien remplie, Martial dans le combat politique ouvert sous les couleurs social-chrétiennes du RDNP comme parti du Centre-gauche progressiste qui aura gardé à sa tête pendant vingt-six ans son fondateur le professeur Leslie F. Manigat à travers huit congrès triennaux assortis d’élections démocratiques. C’est sous le gouvernement constitutionnel du président Leslie Manigat que celui-ci fit choix de Célestin pour être le premier Premier Ministre d’Haiti sous l’égide de la nouvelle Constitution de 1987. Les militaires au pouvoir, apprirent la nouvelle avec le pays, non seulement par refus de les consulter au préalable, mais pour rendre claire la volonté de ne pas être soumis à aucune pression ni obstruction dans un moment malaisé où, derrière des sourires non voilés, je marchais sur des œufs. Martial, sur lequel je gardais les yeux et l’esprit fixés, accepta ses hautes responsabilités de chef de gouvernement avec une émotion mouillée de larmes de modestie reconnaissante (« ou fèm chef »), à cette nouvelle étape du parcours d’un combattant obstiné plus que largement septuagénaire, honneur au mérite. Même madame Manigat, significativement élue seulement « troisième » sénateur sur liste de trois selon le système constitutionnel, par les militaires en contrôle des élections au cours desquelles j’allais être élu président de la République, ( désinvolture à l’haitienne, affront ou confrontation ou en faisant peu cas de la logique et des effets de leurs choix, car je n’étais pas le candidat originel ni second, peut-être le troisième des militaires à l’origine (je ne les connaissais pas et leur intermédiaire personnel était Gérard Latortue, ex-cothurne de Namphy et son copain. Gérard, mon ancien étudiant en droit administratif fort brillant,et sorti lauréat de sa promotion, devint à Paris, un ami commun et intellectuel sympathique en exil (il faut le dire) , au point où il avait sollicité de moi, le poste de Premier Ministre, mais en vain car je lui avais réservé, à lui, le poste de chancelier à cause de son expérience à l’ONUDI où il frayait avec plus d’une cent-cinquantaine de représentants de pays amis. Rentrant de vingt trois ans d’exil continus sans leur caution, les chefs militaires en étaient à n’avoir jamais échangé une poignée de mains avec moi de toute leur vie. En m’inscrivant d’emblée comme candidat à la présidence de la République, comptant non sur des attaches politiciennes ancrées dans le milieu traditionnel, mais sur mon rayonnement d’homme politique qui s’était refait une virginité stellaire dans la lutte contre la dynastie des Papa Doc et Baby Doc, en exil, avait enduré une incarcération politique de deux mois dans les geôles de la dictature, contre lequel une condamnation à mort avait été prononcée, par contumace et en était aurolé de la figure de grand proscrit disant avec Hugo, modèle universel, « Et s’il en reste un, je serai celui-là » ! Mais je crois que vingt-trois ans d’enseignement académique dans quelques universités les plus réputées du monde occidental (Johns Hopkins, Yale, Sciences Po, Paris, Vincennes expérimental Paris VIII, Bordeaux III, Paris I Panthéon Sorbonne, Institut des Hautes Etudes Internationales de l’Université de Genève, Institut des Relations Internationales de l’University of the West Indies (UWI) et la Maestria de Ciencias Politicas de l’Universidad Simon Bolivar à Caracas, Venezuela. Je n’ai fait connaissance de près avec la politique sale que j’analysais pour la dénoncer, qu’à mon retour en Haiti, et j’ai eu des adversaires et des ennemis qu’auprès de ceux qui ont choisi de l’être, et souvent avec acharnement. Dans l’arène politique, je prenais « un risque calculé », car en Haiti la calomnie rencontre une crédulité spontanée et universelle. La lutte politique était acharnée et la calomnie était l’arme favorite, particulièrement chez les Staliniens. Un jour, j’ai eu le choc de lire un article dans un écrit des communistes de Paris que je travaillais dans un centre de la police américaine à Washington, les moscoutaires avaient traduit ainsi le « Washington Center of Foreign Policy Research. L’extrême-gauche n’avait pas le monopole de la calomnie payante et de l’amalgame. Me voilà créateur et organisateur de la milice des « Tontons-macoutes » dans ma jeunesse, comme publié en première page « cinq colonnes à la Une » d’une feuille de chou d’un « dérangé » des méninges. Ne riez pas de la bêtise humaine si facilement, car ceci peut être contre-productif, car on trouve des voix pour rétorquer en insinuant le doute méchant, trait saillant de la philosophie pratique des relations interpersonnelles chez nous. : « Il n’y a pas de fumée sans feu ». Je me disais comme l’autre : – Père, gardez-vous à droite ; père, gardez-vous à gauche » ! Madame Manigat n’a été au courant de la nouvelle de mon choix de Martial qu’après coup, ayant consulté qui je devais consulter en l’occurrence.
Martial Célestin était et aura été jusqu’à sa disparition, un des hauts dirigeants les plus assidus de notre parti, et c’est lui qui a lancé, par choix délibéré, dès 1990, deux ans après le renversement de notre régime si prometteur pour le pays, par coup d’état militaire, l’opération de substitution de Mirlande Manigat en lieu et place de son mari comme Secrétaire-Générale du RDNP et candidate à la présidence de la République, ce qui est devenu la réalité d’aujourd’hui, c’est-à-dire cinq ans plus tard de travail d’arrache-pied. J’étais un dur à cuire à ne pas vouloir marcher, et elle, une obstinée du jusqu’au boutisme, alors qu’il n’y avait rien de tel dans nos relations. Ce que l’on ne sait pas, c’est que Martial m’a confirmé plusieurs fois en présence de témoins importants chez lui, toujours vivants, que lors du coup d’état contre notre gouvernement, l’hostilité des militaires était dirigée contre moi et non contre lui, au point que, Martial dixit, le général Namphy l’a vainement cherché pour lui offrir la présidence provisoire de la République à titre intérimaire en juin 1988. Il l’a redit non sans satisfaction, même à des amis qui auraient pu s’en offusquer, en tout cas, à moi sans hypocrisie. L’ironie de l’histoire, c’est que notre premier ministre était le plus anti-militariste du gouvernement, impatient d’en découdre avec les uniformes au pouvoir en domination de la gouvernance civile. Je l’exhortais à temporiser, par réalisme et pour respecter le mandat de nomination du général Namphy comme commandant en chef des Forces Armées d’Haïti, « pas un jour de plus, pas un jour de moins ». Il en convenait mais en homme d’état d’en face alors que je ne voyais pas en Namphy personnellement un homme fort mais entrainable à souhait. L’avenir de Namphy était dans son passé de position de chef d’état sous le CNG, ce qui le rendait impossible de redevenir modeste et timide alors que le relief de Régala le faisait paraitre comme un joueur sans as mais un « doer » rusé sachant récupérer. Les deux me disaient qu’ils venaient du fignolisme. Vrai ou faux, cela était ce qu’il y avait de plus intéressant à leur sujet dans leur histoire.
Martial s’en va juste au moment où Mirlande, son poulain déclaré, va entamer la campagne vers son accession comme première femme chef d’état d’Haïti. Il demeurera au poste d’observation là-haut pour guider la nouvelle équipe dirigeante qu’elle aura choisie en cas de victoire aux urnes, sur la base de sa compétence, de sa « féminité » et d’une avance considérable dans les intentions de vote exprimées par les sondages jusqu’ici équivalant à un semblant de plébiscite si les sondages pouvaient se substituer aux votes exprimés à l’urne. Mais la dame croit en son étoile en avalant du terrain ? Si le camp des autres adversaires arrive à avoir la même foi de charbonnier, l’un croit un plus de bénéficier des coups de clientèle, des magouilles, des coups d’argent massif pour une publicité tapageuse contre-productive, ou le troisième, en plus d’une campagne normale sérieuse par une équipe ad hoc, se complait des grossièretés de mots et de gestes achetées au coût léger de fantaisies musicales complaisantes qui s’en fichent de la morale égratignée ou heurtée voire violée gravement. Les caricaturistes s’en donnent à cœur joie à exhiber les nudités obscènes provocatrices à condition d’avoir un public qui aime cela, ou le permet en en riant, ce qui paraitrait une justification. Martial est dans le camp des bien-pensants croyant dans une civilisation de la bienséance liée à un fondement moral. D’autres gèrent un code de conduite différent, plus tolérant et élastique vis-à-vis du nu gestuel exhibitionniste dansant, comme dit la chanson martiniquaise, sans chemise sans pantalon.
De toute façon, Martial Célestin , d’ici là, sera retourné en poussière sur son itinéraire de Ganthier à Ganthier où son ombre planera ad aeternam. Condoléances a sa famille éplorée frères, sœurs, filles et fils, oncles et tantes, neveux et nièces, toute une kyrielle de parents en deuil de la perte de leur grand homme et bienfaiteur, et aux innombrables amis et relations.qui, notamment, à l’absoute à Ganthier, se sont épanchés à exprimer leurs sentiments d’appartenance à un bienfaiteur qui a contribué à faire d’eux des promus matériels et intellectuels de l’ordre social.
Passablement riche par toi-même et gérant de tes affaires familiales avec l’expérience des avis professionnels les plus compétents en matière notariale, dispensateur de ton argent à l’église des paroisses de ton diocèse, samaritain de la justice distributive dans les conseils de fabrique où tu avais la haute main pour rendre les revenus ecclésiastiques moins inégalitaires et les services communautaires du clergé plus rentables par ta générosité vigilante à l’occasion, tu étais engagé aussi dans des œuvres laiques et franc-maçonnes connues et affichées d’homme de bonne volonté dans lesquelles on ne peut que respecter et louer ta discrétion de manière générale. Hosannah au plus haut des cieux !
Tu cesses d’être le patriarche en restant le « patri » d’un jeu de mot en surnom par lequel j’avais coutume de t’appeler, pour devenir d’une simple lettre ajoutée, « la patrie ». Bon voyage, ami.
Leslie F. Manigat