Haïti-présidentielle du 20 mars: s’achemine-t-on vers des affrontements « sanglants » entre les deux camps après les résultats ?
Le report de la publication des résultats du second tour des élections présidentielles, sénatoriales et législatives a été sévèrement critiqué par le camp du chanteur populaire Michel Joseph Martelly qui brigue la magistrature suprême de l’Etat d’Haïti alors que cette décision du Conseil électoral provisoire (CEP) a été bien accueillie par l’équipe de sa concurrente, à savoir l’ex-première dame Mirlande Manigat. Le pasteur Jerry Moncoeur, président du Réseau protestant d’Haïti, dit craindre des scènes de violences à l’issue de la publication des résultats, révélant que que les préparatifs étaient en cours.
Pour Me Gregory Mayard Paul, conseiller juridique de Martelly, une telle démarche est tardive arguant que le mécanisme pour éviter des fraudes dans ces élections devaient être mis en branle auparavant et non au moment du traitement des procès –verbaux au centre de tabulation.
Me Mayard Paul a appelé la population, les partisans de Michel Martelly en particulier à garder leur calme. « Il faut rester confiant et ne pas se laisser manipuler afin d’empêcher une spirale de violences dans le pays », a lancé Me Mayard Paul [aux partisans de son candidat à la présidence].
De son côté, l’équipe de campagne de la candidate du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mirlande Hyppolite Manigat estime normale la décision du Conseil électoral provisoire de reporter de quelques jours les résultats partiels des présidentielles du scrutin afin de discerner les fraudes.
Selon maitres Jeanin Leonidas et André Michel de di service juridique de la candidate du RDNP, il fallait à tout prix donner du temps pour la vérification et la décantation des procès-verbaux frauduleux. « La vérité doit être triomphée » ont –ils scandé tout en appelant le camp adverse à accepter la défaite.
Par ailleurs, les proches de Mirlande Manigat affirment ne pas prendre au sérieux les menaces proférées par des partisans de Michel Martelly. « De telles intimidations n’auront absolument pas d’incidences sur les résultats des élections », a déclaré Me André Michel.
Dans la capitale haïtienne, Port-au-Princ, comme dans des grandes villes de provinces du pays, des citoyens interrogés par Scoop FM [www.scoopfmhaiti.com] se déclarent contrariés par le report des résultats. Ces citoyens Haïtiens indiquent être impatients de connaitre le nouveau chef de la nation.
Le président du Réseau protestant d’Haïti est presque certain qu’il y aura des scènes de violences à l’issue de la proclamation des résultats le 4 avril. Invité à écrire au numéro du mercredi 30 mars de l’Article 19 sur Scoop FM, le pasteur Jerry Moncoeur a exhorté le peuple haïtien à privilégier la voie de la tolérance en vue de reconstruire une Haïti meilleure.