La gestion des lycées au centre d’une journée pédagogique
Le jeudi 10 octobre écoulé, le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle(MENFP) a organisé une journée pédagogique, en son bureau central, à l’intention des directeurs de lycée et coordonnateurs du 3e cycle fondamental du département de l’Ouest. L’activité a été réalisée à la demande du ministre Vanneur Pierre. Les interventions majeures avaient porté sur les principes fondamentaux relatifs à la bonne gestion des lycées et au rôle de l’éthique dans la prise de décision.
Le cadre d’échanges de cette thématique, intéressante à plus d’un titre, a été fixé à tour de rôle par le directeur départemental d’Education de l’Ouest et par le directeur général adjoint du ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. S’étant chargé de l’aspect problématique de la question, Ivalan Espérance – le premier – en introduction a soulevé moult questions telles : Comment bien gérer les établissements scolaires ? Les ressources humaines ? Par quels mécanismes traiter les conflits entre directeurs et enseignants ou mieux les éviter ? Pourquoi et comment communiquer sur les décisions concernant la gestion des lycées et des écoles du 3e cycle ? L’ensemble de ces interrogations ont servi à éveiller l’attention de l’assistance.
Quant au directeur général adjoint du MENFP, Ecclésiaste Télémaque, son cadrage de la journée a été davantage une mise en contexte lié au projet de « virage vers la qualité » que promeut le ministre Vanneur Pierre ; lequel virage, à son avis, ne deviendra pas effectif sans la bonne gouvernance du système éducatif. M. Télémaque, dans son esquisse, a parlé de l’éthique, de leadership et du sens de management que ces acteurs de l’éducation devraient faire montre dans leur travail, et ceci au quotidien.
Cependant, la première communication de substance de cette journée pédagogique a été l’œuvre du ministre Vanneur Pierre. Il s’agissait d’une intervention étoffée, faite d’interrogations pertinentes et de réponses laborieuses. Le titulaire de l’Education nationale, d’entrée de jeu, s’était fait des questions autour de la qualité de l’enseignement dispensé dans les lycées et les écoles du 3e cycle et sur le niveau de compétence de ceux-là employés à cette tâche. Au final, les remarques produites et les explications fournies ont toutes orienté vers la nécessité de revaloriser l’enseignement public. Telle était le fil conducteur de l’intervention du ministre Vanneur Pierre.
Les autres points soulevés par la suite, l’ont été fidèlement à cette ligne de référence. Qu’il s’agisse du rapport entre le bureau central, les directions départementales et les lycées ; qu’il s’agisse du leadership et de la capacité managériale des directeurs ; qu’ils s’agissent enfin du sens de responsabilité et de l’appréciation de l’image sociale que directeurs et enseignants doivent afficher partout et toujours.
Le ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a, de plus, abordé le rôle social de l’éducation, et par ricochet celui de l’enseignant. L’éducation, vue et présentée comme l’épine dorsale de toute société s’inscrivant dans une mouvance vers le développement et la modernité, doit se prémunir contre toute forme de dérives, le plus souvent, aux conséquences incalculables. Donc, le meilleur consiste à démocratiser, puis à qualifier la formation des générations de jeunes si le pays ne souhaite pas rater le coche d’un lendemain amélioré dans l’intérêt de tous, ou tout carrément barrer toute perspective à l’émergence de cette « société de savoirs », celle du demain qui, pour ne pas être à la traine, devra être compétitive. En ce sens, a rappelé, Vanneur Pierre, directeurs et enseignants, ne devraient aucunement négliger l’importante tâche qui leur est confiée ; pas seulement à eux mais à tous les acteurs impliqués dans la mise en fonctionnement d’un établissement scolaire public ; le gardien, la ménagère n’en sont pas exclus. Car, en servant de modèles aux élèves, en leur inculquant cette passion du savoir, les éducateurs leur apprennent à se projeter avec plus d’assurance dans le futur. Cela ne se fera pas, si l’enseignant, lui-même, n’est pas un modèle, s’il ne travaille pas à les rendre plus confiants en avançant graduellement d’un pas ferme sur le chemin de l’école. Les souhaits du ministre Vanneur Pierre étant formulés tout en ayant à l’esprit la dure réalité dans laquelle évoluent tous les acteurs de la chaine de l’enseignement. En conséquence, il a promis un accompagnement plus exprimé de l’Etat.
Cette journée pédagogique a été marquée par la présentation du directeur du Bureau national des Examens d’Etat(BUNEXE), Renan Michel, axée autour de la performance des lycées aux examens officiels et par des échanges animés par le directeur à l’Enseignement secondaire, Jackson Pléteau, sur la gestion des lycées et le rôle de l’éthique dans la prise de décision.
L’intervention du professeur Pléteau, détaillée, pratique et instructive, collée au manuel de gestion des lycées, a aidé à expliquer voire expliciter la mission attribuée aux différents acteurs concernés par le bon fonctionnement d’une telle institution scolaire. Sur la liste figurent : le directeur, le conseiller pédagogique ou censeur, le professeur, le corps professoral, le professeur-suppléant, le surveillant général, les élèves, le responsable de classe, le comité d’élèves, les ménagères, les gardiens, l’agent de sécurité ; il est aussi défini la mission du conseil d’administration et l’intérêt de la cotisation annuelle (des élèves), du système comptable et de l’organisation de la bibliothèque. Chaque facette de la vie lycéenne est scrutée et agencée aux autres dans l’idée de faciliter le bon fonctionnement de cette mécanique scolaire.
Les réactions des directeurs de lycée et coordonnateurs du 3e cycle ont laissé comprendre la nécessité qui guidait à l’organisation de cette journée pédagogique. En passant la commande, le ministre Vanneur Pierre avait vu juste, et les directeurs techniques concernés avaient bien fait de travailler à sa tenue.