L’ex-Premier ministre Yvon Neptune et plusieurs autres figures connues radiés de Fanmi Lavalas
Des membres de la base Fanmi Lavalas ayant à leur tête René Civil, l’ex-chef de l’organisation populaire JPP, ont annoncé mardi l’expulsion de l’ancien Premier ministre Yvon Neptune et de plusieurs autres figures de premier plan accusés de “violation de la charte du parti” et de “trahison” vis-à-vis de Jean-Bertrand Aristide et de la “cause du peuple”.
S’exprimant lors d’une conférence de presse au nom de la “coordination de Fanmi Lavalas”, l’un des principaux orateurs, Sydney Claudy a énuméré la liste des personnes ne faisant plus partie de l’organisation, citant outre Yvon Neptune, Stéphen Francisque, ex-secrétaire d’Etat à l’alphabétisation sous Aristide, Yves Cristallin, ex-président de la Chambre basse, l’ex-Député Phélito Dorant et Jonas Coffy, actuel Député de l’une des circonscriptions de Port-au-Prince.
“Il n’y a pas de division au sein de Lavalas, il s’agit d’une trahison qui s’est transformée en rébellion”, a sèchement déclaré Claudy selon qui, le parti conserve son unité sous le leadership de l’ancien Président Aristide exilé en Afrique du Sud.
Les anciens membres, qui auraient fait l’objet de cette sanction disciplinaire depuis décembre 2008, sont invités à ne plus s’exprimer au nom de l’organisation politique.
Sydney Claudy a, par ailleurs, indiqué que Lavalas ne reconnaîtra jamais, même au 22e siècle, les résultats des prochaines « élections-sélection ».
Faisant allusion à de nouvelles déclarations de la base Lavalas, il a enfin accusé M. Neptune d’avoir “livré Aristide” lors de sa chute en 2004 et de n’avoir jamais été un fidèle compagnon du leader inamovible du parti.
Dans une interview à Radio Vision 2000, une station privée de Port-au-Prince, l’ancien Premier ministre Lavalas s’est notamment prononcé contre le mot d’ordre “opération portes fermées” lancée par Fanmi Lavalas pour boycotter les sénatoriales partielles de dimanche dont il exclu. Il a aussi critiqué en des termes à peine voilés le statut de “représentant national à vie” que confère la charte de son parti à M. Aristide.
Malgré la présence évidente de branches rivales au sein de Fanmi Lavalas depuis le départ de l’ex-chef d’Etat en février 2004, les membres de son état-major avaient jusqu’ici défendu avec acharnement « l’unité sacrée » de l’ancien parti au pouvoir.