Haïti-Journée mondiale alimentation : 1.9 millions d’haïtiens en situation d’insécurité alimentaire…le PAM déplore la baisse des flux d’aide alimentaire
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a plaidé en faveur de plus d’un milliard de personnes qui ont faim et n’ont pas d’accès suffisant à la nourriture aujourd’hui, à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation célébrée ce 16 octobre 2009 autour du thème ‘’Atteindre la sécurité alimentaire en temps de crise’’.
« Cette année, la Journée mondiale de l’alimentation est en fait un ‘jour sans nourriture’’ pour près d’une personne sur six dans le monde. N’oublions pas que plus d’un milliard de personnes n’ont pas assez à manger aujourd’hui », a déclaré la directrice exécutive du PAM, Josette Sheeran.
Josette Sheeran croit qu’il y a nécessité de changer cette situation, indiquant que ‘’le défi de l’heure consiste à faire à ce que ce jour sans nourriture redevienne ‘’la journée mondiale de l’alimentation, pour les centaines de millions de personnes qui n’ont rien à mettre sous les dents’’.
La directrice exécutive du PAM dit regretter que les flux d’aide alimentaire aient atteint leur niveau le plus bas depuis vingt ans, tandis que le nombre de personnes qui ont faim augmente.
Elle a rappelé que le PAM donne à manger à plus de 108 millions de personnes dans 74 pays, mais a obligé de reduire et jusqu’à les suspendre dans certains pays en raison un déficit budgétaire important.
« Jusqu’à présent, les donateurs ont versé près de 2,9 milliards de dollars pour un budget qui s’élève à 6,7 milliards de dollars pour 2009 », a déploré Josette Sheeran.
Pour sa part, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Rodham Clinton a proné le renforcement de la production
« Le défi que constitue la faim dans le monde est au cœur de ce que nous appelons ‘’la sécurité alimentaire. Il s’agit d’assurer aux producteurs du monde le moyen de semer et de récolter, d’élever le bétail ou de pêcher du poisson, puis d’apporter les produits à ceux qui en ont besoin», a dit Hillary Clinton.
Selon le secrétaire d’Etat américain, la sécurité alimentaire ne reduit pas au volet aliment, mais tout simplement une question de sécurité puisque la fain chronique menace la stabilité des Gouvernements, des sociétés et des frontieres.
Hillary Clinton explique que son approche sur la question s’inspirera de l’expérience. Elle a estimé que trop d’années et d’argent sont investis dans des projets de développement qui n’ont pas abouti à des résultats durables.
Cependant nous avons tiré des leçons et à partir desquelles nous fondons notre initiative de sécurité alimentaire sur cinq principes, a-t-elle fait savoir.
Les principes d’Hillary Clinton :
Premièrement, il n’y a pas de modèle unique d’agriculture applicable à toutes les situations. Nous collaborerons avec les différents pays pour élaborer et adopter des plans qui répondent à leurs besoins spécifiques.
Deuxièmement, nous nous attaquerons aux causes premières de la faim, en investissant dans tous les domaines, allant de l’amélioration des semences à des programmes d’assurance pour les petits agriculteurs. Et nous augmenterons les capacités et encouragerons la persévérance des femmes, qui représentent la majorité des agriculteurs du monde.
Troisièmement, nous coordonnerons les efforts à l’échelle nationale, régionale et mondiale puisqu’aucune entité ne saurait à elle seule éradiquer la faim.
Quatrièmement, nous supporterons les institutions multilatérales qui possèdent les meilleures ressources et moyens d’actions.
Enfin, nous encouragerons l’engagement à long terme et la transparence, et nous investirons dans des méthodes de suivi et d’évaluation qui permettront au public de voir ce que nous avons fait.
La situation en Haïti
En Haïti, plus de 1.9 millions de personnes sont en situation d’insécurité (référence les résultats des dernières études de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire, Cnsa). Entre 4.3 à 6.2% des enfants de 6 mois à 5 ans souffrent de malnutrition aigue.
La Cnsa prévoit une aggravation de l’insécurité alimentaire notamment des les ménages dans les bidonvilles en raison des depenses pour la scolarisation des enfants. Elle appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires pour éviter cette situation.
D’un autre côté, le PAM dit mettre en place, en partenariat avec le Gouvernement haïtien et d’autres organisations internationales, des filets de sécurité vitaux dont un programme national de cantines scolaires, de nutrition mère-enfant et de travaux à haute intensité de main d’œuvre pour réhabiliter les terres agricoles et les bassins versants endommagés, afin de répondre aux besoin des plus vulnérables.
« Il y a encore de nombreuses personnes qui ont faim en Haïti. Nous sommes heureux de n’être pas touchés par les cyclones. Rien n’est encore joué mais enfin les conditions sont en train d’être réunies afin que les Haïtiens puissent atteindre la voie de la sécurité alimentaire », a dit la représentante du PAM en Haïti, Myrta Kaulard.