Haïti/Rép. Dom : L’Affaire des haïtiens tués en République Dominicaine : l’arbre qui cache la forêt
Le trafic du charbon de bois sur la frontière haïtiano-dominicaine préoccupe la presse voisine. Selon un éditorial du quotidien Listin Diario titré ‘’Los cartelos de carbón’’ (les cartels du charbon), des groupes organisés de dominicains et d’haïtiens sont prêts à tout pour préserver leurs affaires florissantes dans les territoires forestiers qu’ils se partagent.
Etant un combustible très accessible, le charbon de bois est considéré comme de l’or dans la zone frontalière entre Haïti et la République Dominicaine.
Dans cet éditorial, la rédaction de Listin Diario dénonce la production du charbon qui se fait au prix de la destruction des forêts dominicaines.
Cette pratique qui met à mal la République Dominicaine se poursuit en dépit des ressources investies notamment dans la surveillance des forets dominicaines afin d’éviter le problème de la déforestation que connaît Haïti où plusieurs régions sont quasi-désertes, poursuit l’éditorial.
D’autre part, selon un reportage titré ‘’L’affaire illégale du charbon rivalise avec la drogue’’, l’argent obtenu à partir de la vente de trois sacs de charbon est supérieur au salaire d’un agent forestier dominicain. Ramon Pères Reyes, l’auteur de ce papier paru dans la livraison du 26 octobre 2009 de Listin Diario, explique que la majorité du charbon fabriqué est exporté vers Haïti.
Ramon Pères Reyes souligne que, comparé au trafic de la drogue, des armes à feu, des appareils électroménagers, des boissons et autres produits comestibles, le volume de profit réalisé à partir du trafic du charbon est très important.
L’assassinat de quatre ressortissants haïtiens le 20 octobre dernier à Boca de Cachón, une localité de Jimaní (République dominicaine) seraient le résultat des rivalités entre ces différents cartels composées d’haïtiens et de dominicains qui opèrent impunément et cruellement, selon les témoignages des autorités locales.
Des études menées sur la situation des habitants vivant dans la zone frontalière haïtiano-dominicaine, démontrent que soixante-dix pourcent (70%) des habitants sont pauvres tandis que vingt pourcent (20%) vit dans une situation d’extrême pauvreté.