Et si l’art était une forme de Thérapie pour Jean-Michel Basquiat ?
Pour marquer le 55e anniversaire de naissance de Jean Michel Basquiat, né le 22 Décembre 1960, le Kolektif Basquiat Haïti, en collaboration avec l’association Akoustik Prod, proposent une conférence sur l’œuvre et le travail de Jean Michel Basquiat ce mardi 8 décembre à 5h PM à FOKAL.
« La question des rapports entre génie, folie et créativité est ancienne. Dès l’antiquité, Aristote la pose dans son célèbre Problème XXX, ce texte que l’on appelle aussi l’Homme de génie et la mélancolie : Pourquoi les hommes d’exception sont-ils si souvent mélancoliques ? Par mélancolie, Aristote voulait parler de cette tristesse songeuse attachée à l’image de l’artiste, cette nostalgie artistique qui semble unir la créativité et les variations de l’humeur. Cette folie qui semble habiter les êtres hors du commun est une idée largement répandue. Le créateur est un caractériel, un original, un être instable, obsédé par son œuvre et, à l’extrême, proche de la folie » (Philippe Brenot in Le Génie et la folie, 2011).
La question cruciale posée dans cette présentation, particulièrement dans le cadre la trajectoire de vie de ce génie de l’art contemporain, que fut Jean Michel Basquiat est : dans quelle mesure sa création a t-elle puisé sa source dans une incontestable souffrance intérieure ?
En dépit du fait que le jeune Basquiat avait abandonné l’école au beau milieu du secondaire, et qu’en outre il n’a jamais reçu d’enseignement artistique formel, de graffeur, il est devenu un des artistes les plus acclamés de son temps. Certains faits marquants de son parcours laissent penser que Basquiat a fait usage de son art pour échapper au chaos de sa vie personnelle. Il fut certes un enfant brillant, mais évoluait dans l’entourage d’une mère fragile psychologiquement. Dès l’âge de 15 ans, il a commencé par s’exprimer avec le graffiti sur les murs de NYC. Il a maintes fois intégré des services de réhabilitation pour résoudre ses problèmes d’addiction. Parallèlement, la création artistique apparaissait comme une façon de faire face à son passé tumultueux. Enfin, différentes thématiques sociales occupaient une place de choix dans ses œuvres, telles que le racisme et les pratiques esclavagistes.
Le Dr Judite BLANC est née à Port-au-Prince. Détentrice d’une licence de Psychologie de la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti, elle a décroché son Master Recherche en Psychopathologie et Psychologie de la santé à l’Université de Toulouse 2, puis son diplôme de doctorat à l’Université Paris 13. Ses études épidémiologiques sur les conséquences psycho-pathologiques de l’événement sismique du 12 janvier 2010 en Haïti ont été publiées dans des revues internationales. Actuellement, Dr Blanc est professeure à l’Université d’Etat d’Haïti et à l’Université Notre Dame d’Haïti. Elle poursuit ses travaux en Psychotraumatologie, sur la psychologie africaine, le genre et la santé mentale, et l’effet thérapeutique de l’acte créateur.