Haïti/Politique: Souhaits des responsables des pouvoirs d’État pour le jour des Aïeux
Comme le veut la tradition, le chef de l’Etat a accueilli au Palais national, le 2 janvier, jour des Aïeux, les responsables des deux autres branches du pouvoir d’État (Législative et Judiciaire), des membres du gouvernement, les diplomates accrédités en Haïti.
Dans le discours prononcé en la circonstance, le vice-président de la Cour de Cassation était revenu largement sur les actes manqués des gouvernements qui ont présidé aux destinées de la nation haïtienne au cours des deux derniers siècles ; des actes manqués, notamment, à cause de la propension des uns et des autres à la guerre, la corruption
Dans ce discours délivré avec force et caractère, dans la tradition des grands hommes d’État haïtien, maitre Georges Moïse a fait remarquer que depuis 25 ans, le pays s’est retrouvé dans un processus de régression qui le dirigera tout droit vers l’abime si rien n’est fait pour redresser la situation.
Le vice-président de la Cour Suprême croit que le pays est entrain de payer à un prix si fort l’apprentissage de la démocratie que certains nostalgiques se demandent même s’il n’aurait pas mieux pour le pays d’opter pour une démocratie progressiste.
Mais la cause nationale n’est pas totalement perdue, maitre Moise pense que la chance de faire mieux dans le sens de l’intérêt de tous les fils du pays existe encore.
« Pouvons-nous espérer remonter la pente ? Ce n’est pas impossible. Pourvu que nous arrêtions la fuite de nos terres arables vers la mer, pourvu que nous puissions distinguer les vraies priorités, que nous sachions utiliser proprement nos maigres ressources financières ou les produits des emprunts qui hypothèquent l’avenir de nos enfants… à conditions que nous mettions en place les infrastructures propres a attirer les capitaux étrangers. Nous pourrons alors rêver d’une Haïti prospère… », a lâché le numéro 2 de la Cour de Cassation.
Cette Haïti rêvée par Georges Moise pourra retenir chez elle ses enfants qui laissent la terre natale, chassés par la misère.
Ces propos constituent les souhaits formulés par le vice-président de la Cour de Cassation à l’adresse de tous les haïtiens et de toutes les haïtiennes au début de cette année.
Parlant au nom du pouvoir législatif, Kelly Clédor Bastien a présenté à cette assistance selecte les deux grands défis auxquels le pays aura à faire face au cours de cette nouvelle année : Réussir l’organisation des élections et attaquer les problèmes économiques et sociaux.
Mis à part ces deux grands défis, le président du sénat haïtien estime que tout un chacun doit se soumettre à deux exigences majeures.
D’une part, assurer une participation effective des citoyens aux prochaines élections et assurer aussi la crédibilité du processus électoral.
D’autre part, il importera de conserver la stabilité politique du pays. « Plus les pays sont stables, plus ils sont capables de mobiliser leurs ressources pour solutionner les problèmes économiques et sociaux », a fait remarquer Kelly Clédor Bastien.
Le pays a besoin de cette stabilité pour renforcer ses capacités et s’attaquer aussi au problème environnemental et aux changements climatiques.
Les rivalités électorales prenant des tournures méprisant les codes démocratiques ne serviront pas le pays, au contraire les conflits électoraux ne feront que fragiliser le fonctionnement des instituions haïtiennes.
« Il est temps de nous entendre sur l’essentiel, malgré sont les efforts à consentir nos divergences politiques. Les éléments essentiels sont les efforts à consentir pour la création d’emplois dans le pays, pour l’augmentation du pouvoir d’achat des citoyens et l’amélioration du niveau de vie, pour établir les cadres institutionnels nécessaires au développement du tourisme, à la production et la distribution des services à la population, pour reformer les mentalités et développer de nouvelles pratiques sociales aussi bien que d’affaires », a déclaré en substance le président du sénat haïtien.
A l’occasion du jour des aïeux, le premier ministre Jean Max Bellerive a renouvelé l’engagement de son gouvernement d’œuvrer pour une Haïti prospère et compétitive de manière à attirer plus d’investissements… Une nation est une construction collective, a indiqué Jean Max Bellerive.