Soupçons et Allégations : Le RNDDH se positionne !
Le 4 avril 2017, Marie Yolène GILLES COLAS, l’une des assistantes du Responsable de Programmes du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a remis à ses supérieurs hiérarchiques, une lettre de démission datée du 3 mars 2017. Dans celle-ci, elle présente ses nombreux griefs vis-à-vis du Directeur Exécutif, Pierre ESPERANCE et de l’organisation en général.
Un tollé médiatique s’en est suivi, ce qui a plongé le RNDDH dans une situation sans précédent, ébranlant la confiance de toute une nation dans le bien fondé de son travail et menaçant d’emporter les vingt-cinq (25) années de lutte de l’organisation pour l’établissement en Haïti d’un Etat de droit démocratique.
Aujourd’hui, le RNDDH estime de son devoir de se positionner par rapport à cette situation en s’adressant à la communauté. Tout d’abord, le RNDDH souligne à l’attention de tous que bien avant la démission de Marie Yolène GILLES COLAS, plusieurs réunions se sont tenues entre le Directeur Exécutif, le Responsable de Programmes et ses deux (2) assistantes, ce, dans le but d’analyser la question relative à la réception par l’organisation, du chèque du Bureau de Monétisation de Programmes d’Aide au Développement (BMPAD).
L’équipe du RNDDH avait jugé, à la majorité de ses membres, que le peuple haïtien devait être mis au courant des faits tels qu’ils se sont produits. C’est ainsi que le 3 avril 2017, le Directeur Exécutif a affirmé publiquement que l’institution avait effectivement reçu de BMPAP, le montant de un million cinq cent mille (1.500.000) gourdes, à titre de subvention. Si cette déclaration publique n’a pas pu empêcher la démission de l’un de ses membres, du moins a-t-elle permis à la nation haïtienne de comprendre que pour le RNDDH, son droit à l’information reste et demeure sacré.
Le 4 avril 2017, suite à la réception de la lettre de démission de Marie Yolène GILLES COLAS, une commission de travail composée de quatre (4) membres a été formée. Après sept (7) jours de réflexion, de discussion et de consultation, cette commission croit, avant toute chose, que le RNDDH a pour obligation de présenter ses excuses – et comme de fait, l’institution présente ses humbles excuses – au peuple haïtien en général, aux partenaires, aux institutions sœurs et aux membres du secteur des droits humains en particulier, pour cet accablant spectacle qui leur a été offert.
Leur foi en l’institution et leur collaboration sont chères au RNDDH car c’est grâce à elles que l’organisation peut s’enorgueillir de représenter aujourd’hui un patrimoine national, appartenant à la communauté haïtienne, mais pas à un de ses cadres, quel qu’il soit. La commission de travail tient à rassurer les partenaires du RNDDH, ses collaborateurs, son personnel, ainsi que toute la population haïtienne que son engagement à continuer à accompagner le peuple dans sa quête d’une société juste et respectueuse des droits humains, reste inchangé.
La commission de travail informe le public que depuis plusieurs années, le RNDDH enregistre automatiquement ses employés à l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA). De même, les prélèvements fiscaux sont réalisés à la source, sur les salaires des employés, pour la Direction Générale des Impôts (DGI). De 2014 à 2016, pour des raisons financières, le RNDDH n’a pas pu respecter ses engagements envers ces institutions. Cependant, depuis octobre 2016, suite à une entente avec l’ONA et la DGI, le RNDDH a recommencé à honorer ses redevances envers ces institutions.
La commission de travail porte aussi à la connaissance de tous que le RNDDH a reçu un total de deux millions cinq cent mille (2.500.000) gourdes dont un million (1.000.000) gourdes de l’Office National d’Assurance Vieillesse (ONA) en 2015 et un million cinq cent mille (1.500.000) du Bureau de Monétisation de Programmes d’Aide au Développement (BMPAD) en 2016. De plus, le RNDDH a reçu en octobre 2016, la somme de sept mille cinq cents (7.500) dollars américains, de l’Autorité Portuaire Nationale (APN).
En octobre 2016, le RNDDH a également fait l’acquisition à Appolo Motors S.A., à un prix préférentiel, de quatorze (14) motocyclettes qui étaient destinées à ses structures régionalisées. Par ailleurs, le nom de la DIGICEL a été malheureusement mentionné dans ce dossier. A ce sujet, la commission de travail affirme que selon les premières informations recueillies, c’est sur la base d’un protocole d’accord, élaboré dans le respect du travail du RNDDH, sans menace d’ingérence de la part de la DIGICEL, que ces deux (2) institutions collaborent ensemble depuis près de trois (3) ans.
La commission de travail s’est aussi penchée sur le fonctionnement actuel du RNDDH et sur les organes statutaires de décision de l’organisation, à savoir : l’Assemblée Générale, le Conseil d’Administration et le Conseil de Direction.
Après analyse du fonctionnement de ces organes et de la situation de l’institution en général, la commission a abouti aux recommandations suivantes :
• La publication d’un rapport détaillé sur l’utilisation des subventions reçues de BMPAD, ONA et APN ;
• L’organisation, dans les meilleurs délais, d’une Assemblée Générale, avec pour missions de :
Réaffirmer la vision, la mission et les objectifs de l’institution, les modifier si cela s’avère nécessaire.
Rendre fonctionnels les organes statutaires du RNDDH ;
Elire les nouveaux membres du Conseil d’Administration ;
Analyser tous les contrats qui lient le RNDDH à ses partenaires haïtiens privés et publics.
• La mise en application des dispositions des instruments de l’organisation, à savoir, les statuts et règlements internes.
Port-au-Prince, le 11 avril 2017
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