Théâtre : RECONSTRUCTION(S), de Guy Régis Jr, à FOKAL
Peut-être notre époque, à dessein, sonne-t-elle le glas du régime présidentiel, sujet à tant de démesures et d’idioties ? Pendant tout le 20ème siècle, le régime présidentiel n’a-t-il pas servi nos diktats les plus velléitaires, nos plus sanguinaires hommes de pouvoir, et aujourd’hui, ne nous impose-t-il pas nos politiciens les plus fantasques ?
Etre président, est-ce un simple petit projet solitaire ? Voilà plus de trois ans que Monsieur le Président est élu pour la reconstruction du pays, mais on n’entend plus parler de lui qu’à travers les frasques de la Première Dame, les dépenses de ses ministres, et les festivités à n’en plus finir. Pourquoi le poste de président le conduit-il à l’oisiveté la plus totale ?
C’est à cette réflexion que je vous invite dans Reconstruction(s) : une grande comédie interactive.
G.R.J.
Vendredi 6 et Samedi 7 octobre 2017
Salle Fokal-Unesco – 6 h pm
entrée sur invitation
Une discussion aura lieu après le spectacle avec les spectateurs.
RECONSTRUCTION(S)
texte et mis en scène de Guy Régis Jr
avec : Rolando Etienne (Le Président) ; Yvenie Paul (La Première Dame) ; Danilov Thélisma (Ministre Plan) ; Miracson Saint Val (Ministre Sans Portefeuille) ; Murat Milord (Ministre Travaux Publics) ; Erline Semexant (Ministre Santé) ; Arthur Marcelin (Ministre Justice) ; Hélène Lacroix (Ministre L’Opposition)
Costumes & accessoires : Nathania Périclès
Lumières : Jean Ronald Pierre
Production : NOUS Théâtre Association
Avec le soutien de l’Association 4 Chemins et de la FOKAL
Interview de ‘Papa Doc’ Duvalier, Haïti 1969
Reportage de journaliste Christian Bernadac (CB), montrant la vie quotidienne en Haïti et décrivant la situation politique de l’île. Interview de François DUVALIER (FD), Président à vie de la République.
CB : Je constate que vous êtes en parfaite santé alors que depuis des mois des bruits alarmants et alarmistes circulent, non seulement à Port-au-Prince, mais je crois un peu partout dans le monde. Vous avez disparu en quelques sortes, pendant quelques semaines, plusieurs semaines.
FD : Pourvu qu’on ne dise pas que je me suis métamorphosé en hougan pour disparaître et reparaitre comme ils ont l’habitude de le faire.
CB : Il faut préciser pour les téléspectateurs français que le hougan c’est le prêtre du vaudou.
FD : Le hougan c’est le prêtre du vaudou. Ce n’est pas la première fois qu’ils inventent des rumeurs. Tantôt, il est mort, tantôt il est dans une morgue, tantôt il a disparu, tantôt il est impotent, tantôt il est incapable de conduire à bien sa mission. Alors un homme est chef d’Etat et il n’a pas le droit de se retirer un moment pour lire. Je suis surtout un journaliste, un écrivain, j’aime mes livres, d’abord ce sont mes meilleurs compagnons. Et le chef d’Etat qui ne lit pas, ne peut pas rêver à connaître son peuple, à connaître son pays, sa mentalité. Moi je passe la meilleure portion de mon temps, à lire dans ma chambre, ou dans ma maison de campagne. Même cela, on veut vous l’enlever.
Reconstruction(s) ou la comédie d’un rêve confisqué
Note d’intention de l’auteur
Il m’a toujours été impossible d’écrire sur quelque drame récent que ce soit. Je me suis toujours dit : laissons cette spécialité à ces rapporteurs de récits. Je ne suis pas de ces dealers de paroles‚ ces poètes charognards à l’affût de catastrophes‚ Dieu m’en garde !
Et qui a jamais ignoré qu’Haïti, se trouvant souvent sous la poigne de dirigeants impotents‚ court à la catastrophe ? Pour cette raison qu’il faut‚ en prenant conscience de ce grand drame du 12 janvier 2010‚ vite le « relativiser »‚ afin de toucher à la véracité des choses.
Aujourd’hui, je veux surtout parler d’un rêve confisqué. Je voudrais parler de cet état de fait inacceptable. Je veux m’expliquer cette société régie par des principes désuets, phallocratiques. Je veux parler de ce peuple guidé par des politiciens malfaisants, givrés, catastrophes eux-mêmes. Je voudrais, par le rire, casser ce mutisme désopilant.
Traiter par la farce cette situation bien réelle dans laquelle nous sommes plongés depuis trop longtemps est un défi. Mais le théâtre ne permet-il pas de tout transcender ? Si le théâtre est bien synonyme du faux, alors il peut tout. Singer, simuler le bonheur ainsi que le malheur. Le rire et/ou les pleurs pour permettre d’ouvrir une brèche à la compréhension.
J’ai pris exprès ce rêve. Celui de la RECONSTRUCTION tant souhaitée après cet événement macabre. Mais confisqué dès le lendemain. Ce réveil qui pour certains paraissait évident, qu’ils voyaient comme un déclencheur de Libération‚ d’Espoir‚ d’un autre Avenir possible.
Au lieu de croire à la malédiction chronique‚ ils se tuaient à penser que le Séisme, synonyme de chambardement‚ de renversement‚ de changement radical, pouvait jouer le rôle d’une heureuse métaphore. Parce qu’enfin ce qui comptait pour eux ce n’était plus cette catastrophe qui a eu lieu (c’était déjà fait)‚ mais l’avenir qu’elle devait amener à améliorer.
On ne cessera de dire sur ce qui s’est passé‚ c’était « Apocalyptique »‚ « Catastrophique »‚ « Regrettable » ! Les mots manquent encore pour toutes ces âmes disparues. Mais beaucoup ont cru que le tremblement de terre inouï du 12 janvier 2010 allait permettre un grand sursaut du pays.
On voudrait ignorer complètement que s’il y a eu des morts, et que s’il y en a encore, à chaque catastrophe survenue, que cela est dû en tout et pour tout, à cette gangrène séculaire : l’incurie administrative de l’état haïtien.
Guy Régis Jr – est écrivain, metteur en scène de théâtre et réalisateur. Traducteur en créole d’Albert Camus, Maurice Maeterlinck, Marcel Proust et Bernard-Marie Koltès, Guy Régis Jr a aussi réalisé des courts métrages expérimentaux : Pays sauve qui peut (2001), Black out(2001), Epi (2010), Monsieur Le Président (2011). Il fonde NOUS Théâtre qui va bousculer les codes du théâtre contemporain, notamment en créant Service Violence Série en 2005, véritable acte politique et dramaturgique fondateur de son travail. Il présente De toute la terre le grand effarement, pièce dont il est aussi l’auteur, à la 65e édition du Festival d’Avignon. De 2012 à 2014, Guy Régis dirige la section théâtre de l’ENARTS. Depuis 2014, il est Directeur Artistique de l’Association 4 Chemins qui organise chaque année le Festival 4 Chemins et travaille au développement des arts vivants en Haïti.
Une enfance haïtienne, texte collectif, Gallimard, 2017, Paris
Powèm entèdi (poésie), Legs Editions, 2016, Port-au-Prince
Ida, Editions Rivarti collection, 2006 ; Editions Vents d’Ailleurs, 2013
Mourir tendre (théâtre), Sélection Prix SACD 2008. Editions Les Solitaires Intempestifs, 2013
Le Trophée des capitaux (roman), 2005. Editions Vents d’ailleurs, 2011. En lice pour le Prix Carbet de la Caraïbe, le Prix des lycéens de l’Ile de France
De toute la terre le grand effarement (théâtre), 2010. Editions Les Solitaires Intempestifs, 2011. Invité du Festival d’Avignon 2011
Noire nuit (théâtre). Alliance Française de Rio de Janei, 2010
Moi, fardeau inhérent (théâtre), 2009. Editions Les Solitaires Intempestifs, 2011.
Le Père (théâtre), 2009. Editions Les Solitaires Intempestifs, 2011. Prix ETC Beaumarchais du meilleur texte francophone
La Mort de soi dans sa longue robe de mariée (théâtre), 2009. Jouée à Québec, 2011
Bethsabée ou Experimental Betty (théâtre). Lecture à Ottawa, 2011
Incessants (fiction), 2007. Editions Les Solitaires Intempestifs, 2011
Service Violence Série (théâtre), 2001-2005. Tournée internationale
Le Temps des Carnassiers (poésie), 2000. Lauréat du prix Jean Brierre de poésie
Mises en scène
2015-16 : L’Acte Inconnu, de et mis en scène par Valère Novarina, collaboration à la mise en scène Guy Régis Jr
2014-15 : Dezafi, d’après le roman de Franketienne et adapté par Guy Régis Jr
2011 : De toute la terre le grand effarement, de Guy Régis Jr
2010 : Moi, fardeau inhérent, de Guy Régis Jr
2007 : Incessants et Haï, honni, détesté de Guy Régis Jr
2006 : Allah n’est pas obligé d’Ahmadou Kourouma
2005 : Jeux de parenthèses de Syto Cavé
2005 : Monsieur Bonhomme et les incendiaires de Max Frisch
2003 : Service Violence, Série de Guy Régis Jr
2001-2002 : Bobomasouri de Franketienne
Rolando Etienne : Le Président
Rolando Etienne, après des études de sciences juridiques à la Faculté de droit de Port-au-Prince, suit des ateliers de formation d’acteur à l’Institut Français en Haïti. Passionné de théâtre, il intègre la Compagnie Haïtienne d’Art Dramatique. Il joue sous la direction de Damis Jean Kelly dans une satyre politico-sociale mettant en relief la vie d’une famille de militants face au Jean-Claudisme. Puis il joue dans Ports aux Princes, un drame en deux actes créé à l’occasion du bicentenaire de la ville de Port-au-Prince. En 2002, il fonde sa compagnie de théâtre, Dram’Art. En tant que metteur en scène de cette compagnie, il créé plus d’une dizaine de pièces (Avenue Sans Issue, montage de textes d’auteurs haïtiens et étrangers, 2004 ; Ubu Roi, d’Alfred Jarry, 2005 ; Bâtisseurs d’Empire de Boris Vian 2007 ; Ton Beau capitaine de Simone Schwarz-Bart, 2008, co-mise en scène ; Le Bleu de l’île, d’Evelyne Trouillot, 2009 ; Requiem en do mineur, montage de textes autour du tremblement de terre, 2010 ; Brisure de sens, autour de l’œuvre de Syto Cavé, 2015). Avec sa compagnie il a formé plus d’une dizaine de comédiens qui s’illustrent actuellement sur la scène théâtrale haïtienne. Rolando Etienne a eu quelques courtes expériences dans le cinéma, avec notamment Kafou, un court métrage de MUSKA Film réalisé par Bruno Mourral.
Yvenie Paul : La Première Dame
Yvenie Paul, depuis sa jeunesse, s’inscrit dans plusieurs disciplines artistiques, particulièrement le théâtre, la danse et le cinéma. Dès l’âge de trois ans, elle fait de la danse classique et danse le ballet. Dès 2008 elle intègre la Compagnie de théâtre Ami avec laquelle elle joue Cercle infernal, 2008 ; Noël n’est plus amour, 2008 ; La vie a vaincu la mort, 2009 ; Les masques, 2010 ; A quoi bon se marier, 2011 ; Sara, 2014, et depuis 2014 à la télévision O ! théâtre, sur la RTVC. Au cours des années 2015-2016, elle a prêté sa voix à des personnages de feuilletons radiophoniques, respectivement Titim et Zoukoutap. Parallèlement à la scène, elle a étudié les Sciences Administratives.
Danilov Thélisma : Ministre Plan
Danilov Thélisma est un comédien formé au Petit Conservatoire. Il joue dans plusieurs mises en scène de Daniel Marcelin, notamment dans Gouverneurs de la Rosée de Jacques Roumain, pièce adaptée par Daniel Marcelin et jouée en Haïti et à l’étranger; et dans la lecture scénique De ville voies(x). Il joue également dans Twoufoban de Franketienne sous la direction de Jhonny Posy. Il performe en tant que conteur à la soirée de conte organisée par l’OIF en Haïti entre 2011 à 2013. Danilov Thelisma participe à plusieurs ateliers de théâtre : un atelier de conte animé par Gilbert Laumord sur l’Univers du conte Caribéen avec la Compagnie Siyaj en 2012, un atelier sur l’Ethno drame avec Gaëlle Bien-aimé au Petit Conservatoire. En 2011, il participe à un court métrage de l’UNICEF autour du thème : La maltraitance des enfants en Haïti. En 2015 il joue dans La famille Transition avec les humoristes Mazora, BET, Atis Panch, Sexy et d’autres.
Miracson Saint Val : Ministre Sans Portefeuille
Comédien, metteur en scène, membre fondateur d’ADRECE, Miracson Saint-Val a été formé au Petit Conservatoire, et a suivi des stages au Conservatoire Royal de Liège sous la direction de Pietro Varrasso. Passionné de théâtre, il s’investit beaucoup, ces dernières années, dans la recherche théâtrale, particulièrement en lien avec le rituel. Il travaille aussi sur la problématique du théâtre et de l’engagement social en Haïti. Il a assuré les mises en scène de Sang Brides de Ketsia Vainadine Alphonse, La Marche de Bernard Marie Koltès, Abattoir, co-écrit par Ketsia Vainadine Alphonse, Joeanne Joseph et Lesly Maxi, et Chemins de Fer de Julien Mabiala Bissila. En tant que comédien, il joue dans Zonbi reveye mo nan zile a mis en scène par Fritz Evens Moise (2008) et dans Twoufoban de Frankétienne sous la direction de Johnny Posy (2013). Il a également joué dans La dérive du roi en 2009 et Le balayeur et la rose en 2013, co-mis en scène par Yannick Cochand et Fritz Evens Moise, ces deux créations ayant fait l’objet de tournées en Suisse. Il a incarné le personnage d’un primate dans la pièce Soley Douvan Jou mise en scène par Fritz Evens Moise (Compagnie Palto vanyan). Il joue dans Gouverneurs de la rosée, une adaptation du roman de Jacques Roumain mise en scène par Daniel Marcelin (2013/2014). Il participe au Festival off d’Avignon 2014 dans la pièce L’épreuve de Virjilan produite par la Cie Siyaj (Guadeloupe). Il participe à plusieurs lectures scéniques dont Bahia de tous les saints de Jorge Amado, 2015 ; De Villes Voi(e)x, mise en espace Daniel Marcelin, 2012 ; En mémoire du géolibertinage de René Depestre, 2012 ; Amour de Marie Vieux Chauvet, 2014. Enfin, il a joué au cinéma dans le court métrage Les pleureuses réalisé par Michel Marrion (2012).
Murat Milord : Ministre Travaux Publics
Josué Milord dit Murat est un vieux loup de la scène théâtrale haïtienne. Il est à la fois comédien et dramaturge. Membre de la célèbre troupe d’Hervé Denis depuis sa fondation en 1986, il joue avec elle Et les chiens se taisaient, La tragédie du Roi Christophe et participe au 50e Festival d’Avignon en 1996. Il fait une apparition dans le téléfilm de Raoul Peck, Moloch Tropical, 2009). En 2014, il interprète son propre texte Mèt Minui durant le Festival 4 Chemins dans une mise en scène de Syto Cavé.
Erline Semexant : Ministre Santé
Erline Semexant est comédienne, animatrice sociale et communicatrice. Elle est membre fondateur de RIASC (Réseau d’intervention en animation socio culturel). Elle participe à la réalisation de théâtre forum avec le metteur en scène Réginald Germain à la fin des années 90 (Wa Lanmou mande kapót, kapót nan tribinal, Grann brijit mande kapót , Kapót kont sida). Sous la direction du même metteur en scène, elle joue dans A chacun sa vie de Louis Bazulto, La révolte des femmesd’Antoine Salgado. De 1997 à 1999 elle est danseuse pour le Théâtre National, où elle danse notamment dans Les dix hommes noirs. Elle devient ensuite comédienne au sein du groupe Actelié Création, une entité du centre culturel Pyepoudre, et joue dans ce cadre, dans plusieurs mises en scène de Paula Clermont Péan : Mémoire de l’eau ; Kaselezo de Franketienne ; Ces mots du corps ; Sida sa gadem e ou menm ; Foli damou ; Lago lago timounn et Le premier poète de Paula Clermont Péan. Elle joue aussi dans Une île une histoire sous la direction d’Eva Doumbia. Elle joue par ailleurs dans les films documentaires : Destination (Médecin sans frontière), Kiyès ou ye VdH (volontariat pour le développement national) et dans plusieurs spots télévisés et radiophoniques. Erline Semexant est aussi administratrice du centre d’inspiration jeunesse de Verettes.
Arthur Marcelin : Ministre Justice
Arthur Marcelin a été agent commercial pour des entreprises nationales et internationales. Dès son adolescence il s’intéresse au théâtre en faisant partie de la compagnie Gérard Rézil. Puis c’est en s’intéressant et en suivant le travail de son frère Daniel Marcelin, grand homme de théâtre haïtien, qu’il continue à conserver un lien avec la scène. Arthur Marcelin a joué dans le film de Claude Mancuso, Ala mizè pou Rodrigue.
© Joa7
Hélène Lacroix : Ministre L’Opposition
Hélène Lacroix est comédienne et musicienne. Elle joue du piano depuis l’âge de 7 ans et a obtenu son certificat de fin d’Etudes Musicales en 2002. Attirée par le théâtre depuis l’âge de 15 ans, elle renforce sa formation artistique entre 2014 et 2016 par une formation continue au Laboratoire de Formation au Théâtre Physique durant laquelle elle a pu affiner sa recherche tant au niveau vocal que corporel. Au sortir du LFTP, elle adapte et met en scène L’Aveuglement de J. Saramago. Elle a animé des ateliers de théâtre en France (atelier de théâtre dans la prison de Poissy) et en Haïti (Atelye Plato Lib à Port-au-Prince avec des jeunes de 8 à 23 ans, animé avec Marilena Crosato avec des jeunes filles des rues de Carrefour-Feuilles), durant lesquels elle observe et travaille à l’expression des imaginaires. Elle joue dans la mise en lecture musicale de Mourir Tendre de Guy Régis Jr à Mexico lors de la Nuit de la Poésie 2016. Elle a traduit Persecución : cinco piezas de teatro experimental de Reinaldo Arenas en français. Hélène Lacroix a par ailleurs suivi des études de gestion à l’ESSEC (Ecole Supérieure de Sciences Economiques et Commerciales) et a travaillé à la création d’entreprises sociales pendant plusieurs années. En parallèle de son travail artistique, elle accompagne la compagnie Nous Théâtre dans la production et diffusion de ses spectacles.