Haïti débat : Pays Lock : L’échec de la mobilisation du jeudi 7 mars
Le bruit courait depuis quelques jours que le dynamisme du pays allait être complètement ralenti le jeudi 7 mars 2019. La rumeur a provoqué une psychose de peur chez la population qui, en dépit de tout, a bravé sa frayeur. Dans les différentes régions du pays, les activités se sont réalisées sans encombre.
Conscient de la valeur du néologisme « pays lock », l’équipe de l’émission dénommée Haïti-Débat a passé au crible, jeudi, le problème de l’instabilité politique qui ronge le pays depuis 1986. Les journalistes analystes Présimon Jean, Campane Joseph et Val Euné, ont scruté aussi les problèmes de l’eau et la mauvaise gouvernance du pays.
Contrairement à ce que l’on a annoncé, les activités n’ont pas été suspendues le 7 mars dernier. Tout le monde a eu les coudées franches pour vaquer à ses occupations. André Michel a publié une note dans la matinée indiquant que le regroupement politique, connu sous le nom d’opposition démocratique et populaire, dont il fait partie, n’avait pas annoncé de mobilisation de blocage de rues. Le journaliste politique, Plésimond Jean, lors de son intervention a réprouvé les frondeurs de ce rassemblement d’infirmer l’information à cause de l’échec du mouvement. Il se dit favorable à une nouvelle classe politique. Pour lui, les problèmes que nous avons aujourd’hui, ce sont ces politiciens traditionnels qui en sont à l’origine. Il croit que le pays a d’autres figures.
Toutefois, Monsieur Jean pense que le problème du pays n’est pas seulement politique. «Nous avons un problème de citoyens. Pour avoir des citoyens dans le pays, nous devons repenser les institutions dans lesquelles ils sont formés comme la famille, l’école et l’église », a-t-il recommandé.
De son côté, Campane Joseph, qui voit la politique en Haïti comme un moyen d’ascension sociale, estime que le pays souffre de deux maux aujourd’hui : la mauvaise gouvernance et l’instabilité socio-politique. « Aucun pays au monde ne peut développer dans ces conditions », soutient-il, tout en invitant ses compatriotes à se questionner sur sa situation. Il critique ses concitoyens honnêtes et responsables de ne pas s’engager dans la politique et l’attitude de soumission des protagonistes haïtiens envers les blancs. Il fustige leur manque de perspective. Selon lui, le pays a besoin d’une révolution pacifique. Il exige une prise de conscience nationale.
Pour construire une nouvelle société, l’analyste politique croit qu’il faut accepter de faire des concessions, c’est-à-dire de perdre des privilèges, des avantages personnels dans l’intérêt de la masse défavorisée.
Trente-deux ans après la chute du régime Duvaliériste, le journaliste-politologue, Val Euné, dénonce l’inertie de la population pour améliorer sa condition de vie. Les revendications, de son point de vue, sont toujours les mêmes. « Les problèmes de santé, d’éducation, de corruption de sécurité, de l’eau persistent », a-t-il regretté, indiquant qu’aucune société ne peut connaitre des jours heureux dans l’improvisation.
De même que Plésimond Jean, Val Euné croit qu’aujourd’hui, si nous voulons un nouvel État, il nous faut de nouveaux citoyens. Il faut une réflexion pour offrir au pays une nouvelle direction. Il faut faire des projections afin d’avoir le temps nécessaire pour former une nouvelle génération.
La population de Cornillon Grand Bois fait face actuellement à des problèmes de l’eau. D’après beaucoup de spécialistes, à l’horizon de 2030, il y en aura une pénurie à l’échelle nationale. Présimon Jean, qui ne donne pas sa langue au chat autour de cette problématique, condamne la négligence des acteurs politiques haïtiens de ne pas privilégier les intérêts de la population dont les besoins primaires ne sont pas satisfaits.
Mozard Lombard,
Communicateur Social,
Journaliste de la Radio Télé Scoop,
Tél : (509)3147-1145 Email : lmozardo10@gmail.com